Abdellah Hamdok, chef du gouvernement de transition soudanais et le secrétaire américain au Trésor, Steven Mnuchin.

C’est dans la capitale soudanaise que «la résolution de Khartoum du 1er septembre 1967 » a été signée par 9 pays...

C’est dans la capitale soudanaise que «la résolution de Khartoum du 1er septembre 1967 » a été signée par 9 pays arabes à la suite de la guerre des Six Jours. L'Égypte, la Syrie, la Jordanie, le Liban, l'Irak, le Maroc, l'Algérie, le Koweït, et le Soudan qui convenaient que cette charte de solidarité constituât la base de la politique de ces gouvernements jusqu'à la guerre de Kippour de 1973, ont appelé notamment à une lutte permanente contre Israël en vue de regagner les territoires perdus pendant la guerre. La Syrie et l’Irak sont out à cause de la guerre civile, l’Égypte et la Jordanie ont signé chacun un accord de paix avec Israël, le Liban est sur leurs pas (voir le Canard N°620), il ne reste parmi ces 9 pays pour normaliser avec État hébreu comme le veut Washington : l’Algérie, le Maroc, le Koweït et le Soudan. Les trois premiers ayant déjà réitéré leur soutien à une solution à 2 États avec une Palestine indépendante ayant pour capitale Jérusalem-Est, seul le Soudan est encore coincé dans l’ornière l’expectative.

Normaliser avec Israël en lâchant les Palestiniens afin d’être retiré par les États-Unis de la liste des pays soutenant le terrorisme (une option acceptée par les hauts gradés du conseil de souveraineté soudanais affidés à Abu Dhabi) ou continuer de chercher des faux-fuyants pour au moins retarder une décision douloureuse, celle de se renier pour un morceau de pain (tactique du chef de gouvernement de transition Abdallah Hamdok). A noter que Washington aurait lancé un ultimatum à Khartoum. En échange d’une reconnaissance d’Israël, les États-Unis s’engageraient à retirer le Soudan de la liste des États sponsorisant le terrorisme. La fin d’un blacklistage qui soulagerait son économie. Les Américains auraient également promis de pousser le Congrès à rétablir l’immunité judiciaire du Soudan, bloquant ainsi de futures actions en justice.

Dernier rebondissement en date : le « feu vert » du président américain au retrait du Soudan de la liste noire américaine, écrit le site Sudan Tribune relayant un tweet de Donald Trump posté le 19 octobre. Celui-ci y dit être près de retirer ce pays arabe de la blacklist où il s’est englué depuis 24 ans et qui a alourdi sa dette extérieure qui a atteint 60 milliards de dollars. « Excellente nouvelle ! Le nouveau gouvernement du Soudan, qui fait de vrais progrès, a accepté de payer 335 millions de dollars aux victimes américaines du terrorisme et à leurs familles. Une fois versés, je retirerai le Soudan de la liste des États soutenant le terrorisme », a tweeté Donald Trump, sans toutefois préciser de calendrier. Un argent que Abdellah Hamdok affirme être totalement soudanais, allusion aux informations qui disent que cette somme proviendrait des caisses d’un État du Golfe.

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