Le spectre du retour à la case départ plane sur Gaza

Des dizaines de colons juifs ont fait incursion à la mosquée al-Aqsa, dimanche matin.

La trêve à Gaza obtenue grâce aux pressions américaines et la médiation égyptienne et qui est entré en vigueur vendredi 21 mai à 02h00 du matin (Jeudi 23h00 GMT) après 11 jours de guerre contre Israël semble tenir bon. Mais cette trêve que les États-Unis, l’Europe et le conseil de sécurité souhaitent qu’elle soit durable, est plus que jamais fragile. Dès le dimanche, après le break du shabbat, Israël récidive en autorisant sous escorte policière les colons juifs à faire irruption dans la zone de tension à Jérusalem, à savoir l’esplanade de la mosquée al-Aqsa.

Cette énième provocation qui a déclenché les affrontements avec des manifestants palestiniens autour de la mosquée al-Aqsa et le quartier Cheikh Jarrah, et déclenché par ricochet les combats à Gaza les plus meurtriers depuis 2014, va-t-elle rendre caduc tous les efforts entrepris pour que les canons se taisent ? Il y a de fortes chances pour que la réponse soit affirmative, même si la police israélienne, qui a demandé aux envahisseurs d’éviter les attroupements statiques en marchant constamment sans s’arrêter n’a signalé aucun « incident inhabituel » dans l’enceinte de la mosquée al-Aqsa, l’une des aires les plus sacrées de l’islam, alors que les médias sociaux israéliens ont montré quelques dizaines de Juifs en tenue religieuse se promenant sur le site sous protection policière. Un porte-parole de la police a indiqué qu’il s’agissait d’une « visite régulière» après une pause qui a débuté le 3 mai pour le mois sacré musulman du ramadan. En fait, le site des toutes les tensions est également vénéré par les Juifs et se situe à Jérusalem-Est, qu’Israël a annexé lors de la guerre de 1967. Israël qui considère l’ensemble de Jérusalem comme sa capitale, un statut non reconnu par la communauté internationale bien que Washington sous le mandat de l’ex-président Donald Trump eut reconnu la ville sainte comme capitale éternelle de l’Etta hébreu.

Les raids de la police à l’intérieur et autour d’al-Aqsa pendant le ramadan, ainsi que les expulsions prévues de 12 familles palestiniennes de leurs maisons du quartier Cheikh Jarrah à Jérusalem-Est, revendiquées par des colons juifs, ont suscité des tirs de roquettes à longue portée par le Hamas dès le 10 mai. Tirs qui ont conduit aux combats les plus violents entre Israël et le Hamas depuis la guerre de 2014 à Gaza, qui s’est terminée par une trêve avant l’aube vendredi, négociée par l’Égypte avec le soutien des États-Unis. Aucun des deux belligérants n’a signalé de violations dimanche matin mais la police a procédé à de nombreuses arrestations dans les rangs palestiniens. Lundi et mardi le bilan des arrestations de ceux que la police israélienne qualifie de « subversifs », en Cisjordanie et même dans plusieurs villes arabes situées à l’intérieur de la Ligne verte est monté à une centaine en plus d’un mort dans leurs rangs.

Par ailleurs, les médiateurs égyptiens ont fait la navette entre Gaza et la Cisjordanie où ils ont rencontre le président palestinien Mahmoud Abbas, dans le but de maintenir le cessez-le-feu. En attendant les résultats de la visite dans la région du secrétaire d’État américain Tony Blinken, débutée à Jérusalem mardi, les responsables palestiniens estiment à plusieurs dizaines de millions de dollars le coût de la reconstruction de Gaza, où plus de 248 Palestiniens ont perdu la vie dont 66 enfants en plus d’environ 1 950 blessés, pendant les 11 jours de combats. Tandis que les responsables israéliens ont déclaré que les tirs de plus de 4 000 roquettes ont tué 12 personnes en Israël. Faites le calcul.

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