Moussa Faki lors sommet du Sommet G5 Sahel le 30 juin 2020, à Nouakchott, en Mauritanie. AFP.

Au premier jour de son 34e sommet (centré sur la Covid) organisé en visioconférences et qui s’est ouvert le 6 février...

Au premier jour de son 34e sommet (centré sur la Covid) organisé en visioconférences et qui s’est ouvert le 6 février à  Addis-Abeba, Moussa Faki a été réélu à la tête de la Commission de l’Union Africaine (UA) en obtenant le soutien de 51 des 55 États membres lors d'un vote à bulletin secret. Ancien Premier ministre du Tchad, M. Faki était seul candidat à sa succession, et faisait face à des accusations - qu'il rejette - « d'une culture de harcèlement sexuel, de corruption et d'intimidation au sein de la commission », selon une récente note de l'International Crisis Group (ICG). Des soupçons qui ne manqueront pas de peser sur le bon fonctionnement de cette jeune institution panafricaine, déjà lourdement handicapée par la diplomatie du chéquier des généraux algériens qui squattent le pouvoir à Alger depuis 45 ans. Dans ces conditions désavantageuses, l’on est en droit de se demander si l'Union africaine pourrait relever les défis sécuritaires, sanitaires et économiques du continent. Sur le premier volet, force est de constater que l'UA qui a peiné à raisonner les généraux soudanais qui ont destitué le président Omar Hassan el-Béchir en avril 2019 en se contentant d’une suspension du Soudan avant de la lever en septembre suivant, fait de même avec le Nigeria dont elle se limite à condamner verbalement la violence. L'UA cherche à mettre un terme aux conflits régionaux qui ralentissent pour ne pas dire compromettent le développement du continent mais sans y parvenir vraiment. L’ombre des putschs militaires et surtout les escarmouches frontalières (Soudan-Ethiopie) plane toujours sur le deuxième plus grand continent après l'Asie. Quant à l’épidémie de la Covid n’en parlons pas !

Sur le deuxième volet, depuis le début de la pandémie, l'Afrique reste officiellement l'un des continents les moins touchés, avec plus de 3,7 millions de cas de Covid-19 et plus de 95 000 morts (estimations à partir des chiffres de l’OMS), la hausse du taux de mortalité de la deuxième vague marque une rupture avec la première et pourrait changer la donne. Signe inquiétant : Le taux de mortalité du nouveau coronavirus en Afrique s'établit à 2,5% des cas recensés, pour une moyenne mondiale de 2,2 %.

La nouvelle équipe dirigeante de l’UA relèvera-t-elle ce grand défi sanitaire devant lequel l’épidémie d’Ebola fait figure d’un rhume des foins ? le nouveau staff de Moussa Faki pourra-t-elle au moins concrétiser les décisions de l’équipe précédente ? « L’Afrique a décidé de prendre les devants pour sécuriser son approvisionnement en vaccins contre le Covid-19. La présidence de l’Union africaine (UA) a annoncé, mercredi 13 janvier, que des contrats pour l’acquisition de 270 millions de doses avaient été signés avec les laboratoires Pfizer, Johnson & Johnson et AstraZeneca. Quelque 50 millions de doses pourraient être livrées entre avril et juin. L’accord a pu être conclu grâce à la garantie financière apportée par la Banque africaine d’import-export (Afreximbank).» écrit le monde du 15 janvier 2021. On veut bien y croire. Enfin le registre économique avec la zone de libre échange (ZLECA) officiellement en vigueur depuis le 1er janvier 2021. Là les défis sont nombreux. Entre autres, d'ordre politique, juridique, infrastructurel, financier et sécuritaire.

Les plus lus