Le président français Emmanuel Macron et son homologue libanais Michel Aoun jeudi 6 août 2020 à Beyrouth.

Le Premier ministre désigné du Liban, Mustapha Adib, qui devait prendre la tête d'un gouvernement de salut national,...

Le Premier ministre désigné du Liban, Mustapha Adib, qui devait prendre la tête d'un gouvernement de salut national, a démissionné après avoir échoué à sortir de l'impasse politique la formation d'un nouveau cabinet de réforme comme l’ont réclamée les bailleurs de fonds internationaux par la voix du président français Emmanuel Macron. Adib a été en effet nommé dans le cadre d'une initiative diplomatique du président français Emmanuel Macron pour trouver une issue politique à ce pays en crise et éviter l'effondrement de l'État à la suite de l'explosion au port de Beyrouth le 4 août dernier. Ce gouvernement devait superviser une série de réformes qui permettraient de débloquer les dons internationaux promis au Liban, et d'ouvrir la voie à une conférence sur l'aide internationale que Macron a déclaré qu'il prévoyait de tenir fin octobre. Dans une interview accordée à Politico le 1er septembre, Macron a déclaré que son initiative marquait la « dernière chance » de l'élite politique de sauver le Liban.

Après que Adib a remis sa démission au président Michel Aoun samedi, ce dernier a déclaré que l'initiative de Macron tient toujours et qu'il y restait attaché. Malgré son profond désenchantement, Macron a lui aussi affirmé que son initiative n’est pas encore morte. Par ailleurs, sur Twitter, l'ancien Premier ministre franco-saoudo-libanais Saad Hariri a accusé le Liban de rester « otage des agendas étrangers », faisant allusion aux partisans du Hezbollah à Téhéran. Alors que dimanche Emmanuel Macron s’est carrément lâché sur le Hezbollah et les dirigeants libanais. « J’ai honte pour les dirigeants libanais ». Le Hezbollah « ne doit pas se croire plus fort qu’il ne l’est », a lancé le président français. Ce parti « ne peut en même temps être une armée en guerre contre Israël, une milice déchaînée contre les civils en Syrie et un parti respectable au Liban. C’est à lui de démontrer qu’il respecte les Libanais dans leur ensemble. Il a, ces derniers jours, clairement montré le contraire ». Une déclaration de guerre qui a déjà rassemblé les factions libanaises contre lui. Mardi dans une allocution télévisée le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a assuré qu’il accepte l’initiative de Macron mais pas ses manières condescendantes.

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