Des migrants à la frontière avec la Pologne, le 8 novembre 2021.(Leonid Scheglov / MAXPPP).

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) ont décidé d’élargir lundi les sanctions contre le Bélarus aux...

Les ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne (UE) ont décidé d’élargir lundi les sanctions contre le Bélarus aux compagnies aériennes et aux agences de voyage qui seraient impliquées dans l'arrivée de migrants à la frontière de l'Union, a déclaré Josep Borrell, le chef de la politique étrangère de l'UE. L'UE a accusé le Belarus d'encourager les migrants à venir sur son territoire et de pousser des milliers d'entre eux à passer en Pologne et dans d'autres États voisins de l'UE, en représailles aux sanctions déjà imposées à Minsk. Alors que Moscou affirmait qu’il n’a rien à voir dans ce drame humain, deux diplomates ont déclaré jeudi 11 novembre que l'UE envisageait d'imposer des sanctions au principal aéroport du Belarus afin de rendre plus difficile le transport de migrants par les compagnies aériennes.

« Nous allons donner le feu vert à l'extension du cadre juridique de nos sanctions à l'encontre du Belarus afin qu'elles puissent être appliquées à tous ceux qui participent au trafic de migrants vers ce pays», a déclaré M. Borrell au journal français du week-end Le Journal du Dimanche. Il a ajouté que les dirigeants de compagnies aériennes et d'agences de voyage pourraient être frappés d'une interdiction de voyager et d'un gel des avoirs dans l'Union européenne. Une trentaine de fonctionnaires biélorusses soupçonnés d'être impliqués dans la crise pourraient également faire l'objet de sanctions, a ajouté M. Borrell.

Le président biélorusse Alexandre Loukachenko, déjà sous le coup de sanctions internationales pour avoir réprimé les manifestations, a menacé de riposter à toute nouvelle mesure, notamment en interrompant le transit de gaz naturel par le Bélarus. Ça se corse.

Dans le même ordre d'idées, la compagnie privée syrienne Cham Wings Airlines a annoncé, samedi, suspendre ses vols à destination de Minsk alors que des milliers de migrants, la plupart originaires du Moyen-Orient, sont actuellement bloqués à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne. Cette déclaration survient quelques heures après que la police polonaise a fait état de la mort d'un Syrien à cette frontière. « En raison de la situation difficile à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, et parce que la plupart des passagers de nos vols pour Minsk sont des citoyens syriens, nous avons décidé d'arrêter nos vols » pour la capitale biélorusse à partir de samedi, indique la compagnie dans un communiqué.

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