Des gendarmes français prennent position devant le restaurant La Rotonde, à Paris, le 6 avril 2023. REUTERS/Sarah Meyssonnier.

Des affrontements ont éclaté à Paris à proximité d'une brasserie de la rive gauche prisée par le président français Emmanuel Macron...

Des affrontements ont éclaté à Paris à proximité d'une brasserie de la rive gauche prisée par le président français Emmanuel Macron. Des manifestants ont incendié des poubelles et cassé deux banques, au onzième jour des manifestations nationales contre la réforme des retraites. Le bistrot La Rotonde, dont l'auvent a été incendié alors que des manifestants jetaient des bouteilles et de la peinture sur la police, est connu en France pour avoir accueilli un dîner de célébration - très critiqué - lorsque Macron est arrivé en tête du premier tour de l'élection présidentielle de 2017. Les manifestations contre la réforme phare du second mandat de Macron, qui repousse de deux ans l'âge de la retraite à 64 ans, ont commencé à la mi-janvier et ont coalisé et cristallisé une colère généralisée contre le président.

Dans la soirée de Jeudi 6 avril, les syndicats ont appelé à une nouvelle journée de protestation dans tout le pays le 13 avril.

«Grève, blocus, Macron dégage!», ont scandé les manifestants dans la ville de Rennes, dans l'ouest du pays, où la police a gazé les manifestants qui leur lançaient des projectiles et mettaient le feu à des poubelles. Les manifestations de rue sont devenues de plus en plus violentes depuis que le gouvernement a fait passer la loi sur les retraites sans vote parlementaire en usant de l’article 49.3, faute de majorité.

Le même jeudi 6 avril, des anarchistes vêtus de noir ont brisé les vitres de deux banques et ont engagé la police anti-émeute dans des escarmouches à la Tom & Jerry le long de l'itinéraire de la manifestation.

Un policier a brièvement perdu connaissance après que son casque a été violemment frappé par une pierre. Au total, 77 membres des forces de police ont été blessés et 31 personnes ont été arrêtées à 18 h 20 GMT à Paris, selon la police. Les sondages montrent qu'une large majorité d'électeurs s'oppose à la nouvelle législation sur les retraites. Mais une source proche de M. Macron a déclaré que ce n'était pas ce qui importait.

« Si le rôle d'un président de la République est de prendre des décisions en fonction de l'opinion publique, il n'est pas nécessaire d'organiser des élections », a déclaré cette source. « Être président, c'est assumer des choix qui peuvent être impopulaires à un moment donné ». Les dirigeants syndicaux et les manifestants ont déclaré que la seule façon de sortir de la crise était de supprimer cette loi, une option que le gouvernement a rejetée à plusieurs reprises. « Il n'y a pas d'autre solution que le retrait de la réforme », a déclaré Sophie Binet, nouvelle dirigeante du syndicat CGT, au début de la manifestation parisienne.

Le nombre de grévistes dans les écoles et les perturbations du trafic ferroviaire ont diminué jeudi par rapport à la semaine précédente. Dans les rues, le syndicat CGT a déclaré qu'environ 400 000 personnes avaient rejoint la manifestation à Paris, contre 450 000 la semaine précédente. Le ministère de l'intérieur a déclaré que 57 000 personnes avaient participé à la manifestation à Paris, soit une forte baisse par rapport aux 93 000 personnes recensées une semaine plus tôt.

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