La rédaction
18.2.2021 14:21
Photo Mandel Ngan (Archives AFP).

Et de deux pour Donald Trump ! Les républicains l’ont de nouveau acquitté, même si cette fois c'est un peu différent...

Et de deux pour Donald Trump ! Les républicains l’ont de nouveau acquitté, même si cette fois c'est un peu différent. Le 2e acquittement de l'ancien président, le plus controversé de l’histoire des Etats-Unis, par le Sénat américain prouve que malgré tout le milliardaire tient encore les rênes  d’une grande partie du parti républicain. Le score du samedi 13 février,  57 votes pour la destitution (dont 7 voix républicaines) contre 43 qui se sont prononcés contre établit, toutefois, un dangereux précédent dans la vie politique du plus puissant pays du monde. Un président accusé, vidéos à l’appui, d'avoir encouragé ses partisans à prendre d'assaut le Capitole le 6 janvier, échappe encore une fois à la punition et ce malgré une plaidoirie de ses avocats jugée en dessous des attentes qui s'est résumée à de l’enfumage selon certains observateurs pro-démocrates et même au sein du parti républicain. L’accusation, le camp adverse et les libéraux sont amers. Pour eux Trump qui a fait d’énormes dégâts dans la structure du pouvoir à Washington a abusé pendant son quadriennat de son autorité en toute impunité. Il restera dans l'histoire comme un personnage disgracieux qui a échappé à une condamnation pour vice de forme à l'issue d'un procès qui a indéniablement prouvé qu'il avait mis en danger son propre vice-président, les législateurs des deux partis et des dizaines de policiers alors qu'il cherchait à faire annuler les résultats des élections. Ce second procès de destitution se démarque à plusieurs égards du premier. Six points sont à retenir.

Primo : Sept républicains se sont joints à 50 démocrates pour le condamner - ce qui n'atteint pas le seuil minimum de 2/3, soit 67 votes de culpabilité nécessaires - mais cela représente tout de même 6 sénateurs de plus que ceux qui ont voté pour sa condamnation en 2020.

Deusio : 10 républicains de la Chambre ont voté pour le destituer en janvier, dont la représentante républicaine du 3e district de Washington à la Chambre des représentants Jaime Lynn Herrera Beutler, qui était prête à témoigner contre Trump lorsque les dirigeants ont déclaré samedi qu'ils appelleraient des témoins après que la chaîne CNN ait révélé la veille vendredi soir de nouveaux éléments sur un appel téléphonique animé entre Trump et le chef de la minorité républicaine à la Chambre, Kevin McCarthy, pendant l'insurrection du 6 janvier.  

Tertio : De nombreux sénateurs républicains ont été visiblement ébranlés par les longues vidéos présentées la semaine dernière par les responsables de la mise en accusation qui montraient comment l'ancien président avait dit des mensonges sur l'élection de novembre à ses partisans pendant des mois. Des menteries qui avaient ensuite attisé la colère d'une foule d’excités au point qu'ils ont pris d'assaut le Capitole le 6 janvier, en s’en prenant violemment à des officiers de police tout en prétendant appliquer les instructions de Trump visant à empêcher la certification des votes électoraux.

Quarto : contrairement au premier procès de mise en accusation de Trump, où il pouvait prétendre avoir eu raison, peu de sénateurs du parti républicain  se sont empressés de le défendre samedi. Manifestement toujours effrayés par les conséquences électorales auxquelles ils seraient confrontés (leur avenir politique) si jamais ils froissaient l'ancien président, de nombreux sénateurs ayant voté pour l'acquittement ont justifié leur vote par le faible argumentaire de la procédure d’accusation. A savoir qu’ils n'avaient pas constitutionnellement le pouvoir de condamner un président qui n’est plus en fonction (La grande majorité des constitutionnalistes n'était pas d'accord avec ce raisonnement d’autant plus que le Sénat avait déjà voté plus tôt dans la semaine que le procès était constitutionnel).

Quinto : Trump a joué la victime, comme d'habitude, dans sa déclaration après le vote, affirmant que le procès pour sa mise en accusation était « encore une autre étape de la plus grande chasse aux sorcières de l'histoire de notre pays » et qu' « aucun président n'a jamais vécu une telle chose ».

Sexto : Le gouverneur du Maryland Larry Hogan, un candidat potentiel à la présidence qui n'a pas eu peur d'appeler l'ancien président, a déclaré dimanche qu'il était fier des républicains qui ont voté contre Trump et qu'il aurait fait de même. « Il n'est pas facile d'aller contre son parti et la base de son parti et l'ancien président... Il est parfois difficile de faire ce qui est juste», a-t-il déclaré à CNN. «Je pense que le dernier chapitre de Donald Trump et la direction que prend le parti républicain n'ont pas encore été écrits, et je pense que nous allons avoir une vraie bataille pour l'âme du parti républicain au cours des deux prochaines années», a déclaré M. Hogan. Mais pour Trump les choses ne sont que commencer. «Notre mouvement magnifique, historique et patriotique, Make America Great Again, ne fait que commencer», a écrit Donald Trump après son acquittement, samedi.

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