La rédaction
14.9.2020 18:10
Donald Trump a peur de devoir libérer le bureau ovale.

A moins de deux mois de l’élection présidentielle du 3 novembre où il est donné battu face au démocrate Joe Biden...

A moins de deux mois de l’élection présidentielle du 3 novembre où il est donné battu face au démocrate Joe Biden par plusieurs sondages, le président républicain sortant Donald Trump continue à aligner les grosses bourdes et à traîner derrière lui un long chapelet de casseroles aussi sonnantes et trébuchantes les unes que les autres. Visiblement le locataire de la Maison-Blanche, le plus controversé de l’histoire politique des États-Unis d’Amérique, a peur de dire adieu au Bureau ovale. Une éventualité qui lui donne des sueurs froides et qui le pousse à commettre plus de gaffes pouvant fragiliser davantage son capital-confiance qui stagne autour de 40%-45% de sympathisants et qu’il doit à un noyau d’électeurs ultra conservateurs que sa rhétorique raciste, xénophobe et protectionniste caresse dans le sens du poil. Mais ce capital-confiance n’est pas gravé dans le marbre. Il pourra s’effriter dès que le président milliardaire commettra l’irréparable, c’est-à-dire dès qu’il lâchera un mot qui sera considéré par son électorat ultra conservateur comme un grave dérapage verbal. Une ligne rouge que l’intéressé a déjà franchie en novembre 2018 en débitant une grossièreté monumentale, mais qui est restée un secret bien gardé. Plus maintenant.

Selon le magazine The Atlantic, Trump aurait évoqué en termes grossiers et désobligeants les soldats américains tombés sur le champ d’honneur en France. La revue a révélé qu’à l’occasion du 100ème anniversaire de la fin de la Première Guerre mondiale, le président a annulé sa visite d'un cimetière américain dans l'Aisne (Région Hauts-de-France) en novembre 2018 parce qu'il n'y voyait aucun intérêt - « Pourquoi devrais-je aller dans ce cimetière ? C'est rempli de losers » a-t-il dit. Fait qui n’arrange rien : un ancien fonctionnaire de la haute administration, qui a refusé d'être nommé, a largement confirmé les propos de Jeffrey Goldberg dans The Atlantic.

Donald Trump avait prétexté de mauvaises conditions météorologiques pour annuler sa visite, en affirmant que son hélicoptère ne pourrait pas voler. Mais, selon The Atlantic, il aurait en réalité déclaré à des membres de son équipe qu'il craignait que sa coiffure ne prenne un coup et qu'il ne voulait pas perdre son temps à rendre hommage à des «losers» et des «suckers» (que l'on peut traduire par «pigeons»).

A l’affût des moindres faits et gestes de son rival, Biden a aussitôt régi en déclarant que son fils n’était pas un pigeon. Et Trump, évidemment, a tout nié.

S’adressant aux journalistes après son retour d’un rassemblement en Pennsylvanie, le président a déclaré que le rapport était « une situation scandaleuse ».

« Penser que je ferais des déclarations négatives à nos militaires quand personne n’a fait ce que j’ai fait, avec les budgets et le budget militaire. Nous obtenons des augmentations de salaire pour les militaires. C’est une situation honteuse, par un magazine qui est un magazine terrible, je ne le lis pas », dit Trump qui a insisté jeudi 3 septembre que le secret service l’avait empêché de se rendre par hélicoptère à la cérémonie au cimentière à cause du mauvais temps et la route qui n’était pas sécurisée.

Une explication qui peut tenir la route et calmer ses électeurs qui comme presque tous les Américains sacralisent les boys tombés au champ de bataille. Mais le mal est fait surtout qu’une journaliste de Fox News, la chaîne préféré de Trump et de ses fans, aurait confirmé en partie les insultes proférées par le président. Furieux, Trump a demandé son éviction. « Jennifer Griffin devrait être virée pour ce genre de reportage. Elle ne nous a même pas appelés pour une réaction. Fox News c’est plus ce que c’était », a tweeté tard vendredi soir le président américain. Wait & see.

Les plus lus