Manifestaion en soutien au président Saïed, à Tunis, le 8 mai 2022. FETHI BELAID / AFP.

Des centaines de Tunisiens ont manifesté dimanche pour soutenir le président Kais Saied et appuyer sa réécriture de la Constitution qui,...

Des centaines de Tunisiens ont manifesté dimanche pour soutenir le président Kais Saied et appuyer sa réécriture de la Constitution qui, selon ses opposants, va consacrer son règne unipersonnel et fera retourner le pays à l’ère Ben Ali sinon pire.

Les partisans de Saied, dont le rassemblement dans le centre de Tunis était moins important que les récentes manifestations de l'opposition, ont déclaré que les adversaires du président étaient corrompus et ont appelé à l'interdiction des partis d'opposition.

« Notre message est clair : nous demandons à Saied d'arrêter les corrompus... l'avenir n'est pas aux partis », a déclaré Ahmed Hammami, qui a organisé la manifestation de dimanche, où les partisans du président ont scandé : « Les traîtres doivent rendre des comptes ».

Saied, qui s'est emparé du pouvoir exécutif l'année dernière avant de déclarer qu'il gouvernerait par décret et de destituer le Parlement, est en train de former un comité chargé de rédiger une nouvelle constitution qu'il a l'intention de soumettre à un référendum cet été.

Sa consolidation du pouvoir s'est accélérée au cours des dernières semaines. Il a pris le contrôle du système judiciaire et de la commission électorale, auparavant indépendants, et a menacé de restreindre les groupes de la société civile, donnant ainsi à cet homme de 64 ans surnommé « RoboCop » un contrôle presque total.

La crise a mis en danger les avancées démocratiques depuis 2011, lorsque les Tunisiens ont renversé l'autocrate de longue date Zine el-Abidine Ben Ali, déclenchant une vague de révoltes contre les dirigeants autoritaires à travers le monde arabe.

Saied a déclaré que ses actions étaient nécessaires pour sauver la Tunisie de plusieurs années de stagnation économique et de paralysie politique aux mains d'une élite corrompue et intéressée.

Frustrés par des années de troubles, une grande majorité de Tunisiens a semblé soutenir les mesures de Saied l'été dernier, mais une crise économique croissante risque de saper sa popularité. M. Saied a déclaré que le dialogue sur le système politique tunisien serait limité à ses partisans, rejetant les appels des principaux partis, du puissant syndicat UGTT et des donateurs étrangers en faveur de discussions plus larges.

Il n'y a pas eu de répression majeure de l'opposition ou de la liberté d'expression, mais Saied s'est montré de plus en plus franc voire insolent contre ses opposants.

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