Une rencontre entre le président égyptien Abdel Fattah al-Sissi et le premier ministre éthiopien Abiy Ahmed.

Bruit de bottes ou simple bisbille ? Si l’on prend au sérieux les menaces à peine voilées du Caire et les...

Bruit de bottes ou simple bisbille ? Si l’on prend au sérieux les menaces à peine voilées du Caire et les déclarations bellicistes de Addis-Abeba qui aurait déployé des missiles sol-air autour du barrage centre de la discorde, on craint fort que les deux pays n’entrent en conflit militaire. En tout cas le ton montre entre les deux pays africains et la menace de l’ex et défunt président islamiste Mohamed Morsi d'envoyer l'aviation égyptienne bombarder le chantier du barrage en 2013 sont encore dans les esprits…

Ainsi après plusieurs réunions infructueuses entre experts égyptiens et leur homologues éthiopiens sur  l’épineuse question du grand barrage La Renaissance que Addis-Abeba a construit sur le Nil Bleu, près de la frontière avec le Soudan, et dont Le Caire voit une menace sur sa ressource hydrique, l'Égypte du général al-Sissi demande l'intervention de l'ONU dans les pourparlers sur ce grand ouvrage hydraulique dont les travaux ont démarré le 28 mai 2013- en pleine crise politique post Morsi (destitué en 2013)- et qui devrait durer jusqu'en 2022. Le Caire a appelé vendredi dernier le Conseil de sécurité des Nations Unies à intervenir pour relancer les discussions sur ce barrage hydroélectrique de 4 milliards de dollars. Ces pourparlers ont été interrompus une fois de plus cette semaine, cette fois-ci seulement une quinzaine de jours avant sa mise en service prévue.

« La République arabe d'Égypte a pris cette décision à la lumière de l'impasse dans laquelle se trouvent les négociations sur le barrage La Renaissance, en raison des positions éthiopiennes qui ne sont pas positives », a déclaré le ministère des affaires étrangères  égyptien vendredi. Le dernier cycle de négociations, qui avait débuté le 9 juin par vidéoconférence, faisait suite à un précédent cycle de négociations à Washington, qui s'était terminé sans accord en février. L'Égypte, qui dépend presque entièrement du Nil pour son approvisionnement en eau douce, le considère comme une menace potentiellement existentielle. Elle souhaite obtenir un accord juridiquement contraignant qui garantirait des débits minimums et un mécanisme de règlement des différends avant que le barrage ne commence à fonctionner.

Le barrage est la pièce maîtresse de la candidature de l'Éthiopie pour devenir le plus grand exportateur d'électricité d'Afrique et peut-être une diversion inespérée pour le régime de al-Sissi qui cherche tous les moyens possibles pour distraire les Égyptiens des vrais problèmes socio-économiques du pays des Pharaons. Par ailleurs la Ligue arabe qui s’est réunie au niveau des ministres des affaires étrangères, le 23 juin dernier, par visioconférence, a appelé à l’Éthiopie à ne procéder au remplissage du réservoir du barrage La Renaissance (Ennahda) qu’après un accord avec l’Égypte et le Soudan.

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