Asmaa Rhlalou
Laïla Lamrani
7.3.2024 1:04

Une équipe du Canard a été reçue par la démissionnaire maire de Rabat  la RNI Asmaa Rhlalou qui a amusé la galerie communale pendant plusieurs mois avec son feuilleton exceptionnellement spectaculaire…

Il aurait fallu débarrasser le plancher bien avant, disent vos détracteurs après votre démission accomplie…

J’ai décidé d’aller jusqu’au bout de ma logique suicidaire en croyant jusqu' à la dernière minute que la dame de fer ou d’enfer que je suis  pouvait  faire taire définitivement ses adversaires en épuisant leur forfait de  patience.

Mais encore ?

La vie m’a appris une chose, chaque chose en son temps et ce n’est jamais l’heure sombre avant l’heure noire…

Cela veut dire quoi ?

il ya un temps pour tout : le temps de la séduction et le temps de la déception, le temps de la résistance et le temps de la démission, le temps de la résignation et le temps de la soumission. Je suis passée par toutes ces phases critiques avec l’espoir que je finirai par vaincre malgré tous mes défauts.

Quelle est votre meilleure réalisation dont vous êtes fière?

Avoir réussi à me mettre tout le monde à dos, majorité comme opposition. Une première je crois dans les annales communales. Cet exploit exceptionnel m’a permis d’entrer dans l’histoire. J’espère que mon passage à la postérité est garanti.

C’est votre gestion autocratique du Conseil de la ville qui est à l’origine de vos ennuis politiques, n’est-ce pas?

Oui j’aime décider toute seule, cela me donne un sentiment de supériorité, voire d’ivresse. Oui, je n’aime pas la concertation. Pour moi c’est une perte de temps et une cheftaine, une vraie, est celle qui s’assoit sur la concertation.

Mais en politique, cela ne se passe pas comme ça....

Pour moi, cela doit être comme ça et pas autrement. Avec mon tempérament tordu, je suis sans doute faite pour l’armée. Je crois que j’ai raté ma vocation.

vous  avez également réussi à vous mettre à dos la corporation des cafetiers avec votre décision très décriée  de surtaxation de leur activité…

Il est vrai que c’est fort de café. Mais il fallait que j’annonce la couleur en déployant rapidement ma taxe force, histoire de montrer de quel bois je me chauffe…

Votre démission est intervenue quelques jours avant la journée internationale de la femme. Le timing est-il un hasard ?

Il n’y a pas de rapport entre les deux  même si après  coup mon calvaire politique peut rappeler combien le parcours des femmes en politique est semé d’embûches.

Qu’est-ce que vous comptez faire maintenant ?

Me lamenter sur mon sort politique, digérer la perte du leadership de la meilleure ville du Maroc avant de bien redescendre sur terre pour  reprendre mon métier de journaliste spécialisée dans notre démocratie bancale pardon locale.

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