Une équipe du canard a recueilli, au téléphone, le témoignage à chaud du président français juste après l’annonce de la raclée électorale subi par son camp à l’issue du second tour du scrutin législatif de dimanche 19 juin…

Alors Emmanuel, content de la carte parlementaire dont a accouché le 2ème tour des législatives ?

Content ? Vous vous foutez de ma gueule. Je ne sais pas ce qui est arrivé à ces Gaulois réfractaires pour me jouer un mauvais tour au second tour. Me retirer la majorité absolue, faire battre mes lieutenants fidèles et me faire hériter d’une assemblée envahie par les extrêmes est une véritable humiliation.


C’était un peu prévisible pour un président qui a snobé les électeurs en refusant de faire campagne ?

Mais si je perds mon temps dans les tracts, je n’aurai pas eu assez de temps pour me rendre futile aux Ukrainiens.

L’échéance de dimanche a tourné pour moi à la déchéance et le Palais-Bourbon est devenu Palais-bourbier… La France est aujourd’hui un pays ingouvernable et j’ai surtout peur de mal finir.

La composition de la nouvelle assemblée reflète quelque part le bilan de votre premier quinquennat. Par votre politique, vous avez aidé le Rassemblement National et La France Insoumise à faire une entrée en force dans des proportions jusque-là inédites sous la Ve république…

Il est vrai que je n’ai récolté que ce que j’ai semé. J’ai fait main basse sur le pouvoir en dynamitant le champ politique français et voilà que par un juste retour des choses, la Nupes de Mélenchon et la Marine ennemie m’ont fait exploser.

Plutôt que me faire ressasser des vérités qui me blessent, aidez-moi à trouver des solutions pour gouverner ce pays de plus en plus ingérable.


Allez-vous essayer de trouver des compromis avec les nouvelles forces d’opposition pour passer vos lois et réformes ?

Le compromis politique ne faisant pas partie de la culture maison, je vais tenter de jouer la carte de la compromission. Me compromettre avec ceux qui veulent bien soutenir mon second mandat et l’empêcher de s’effondrer. Ce qui n’est pas gagné d’avance…


Allez-vous faire la danse du centre ou plutôt de l’extrême à Marine Le Pen ?

Pour fluidifier la machine, tous les moyens sont bons. Je compte d’abord faire les yeux doux aux députés de la droite dont dépend mon destin personnel. Il y va de l’intérêt de mon camp, de la France, de l’Europe, de l’Ukraine, et même du monde. Si Macron est grippé, qui va continuer à monologuer avec Poutine ?


Le Front républicain, qui se liguait jusque-là contre l’extrême droite pour l’empêcher d’avoir plus d’élus, n’a pas fonctionné lors du deuxième du scrutin législatif. C’est la faute à votre camp qui n’a pas appelé à voter contre les candidats du RN pour faire perdre ceux de la Nupes ?  

Le Front républicain est mort et enterré, remplacé par l’affront républicain.  

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