Mohamed Ouzzine
Saliha Toumi
30.11.2022 23:45

Mohamed Ouzzine est le nouveau secrétaire général du Mouvement Populaire après la décision de Mohand Laenser de passer la main. Le beau-fils de la dame de fer du MP a réagi à chaud sur les colonnes du Canard...

Enfin vous avez réalisé votre rêve de prendre les rênes du Mouvement Populaire.

Le 14ème  congrès du parti, du 25 et 26 novembre 2022,  m’a enfin consacré successeur de Mohand Laenser. Plus qu’une victoire, une consécration.

C’était inscrit dans l’ordre des choses de mon statut de privilégié politique : je suis le beau-fils de Halima Assali, celle que l’on surnomme la dame de fer irrésistible. J’étais prédestiné à empocher le parti sans effort ni compétition.


C’est pour cela que vous étiez candidat unique à la succession de Mohand Laenser qui a fini par passer la main après plusieurs décennies de chefferie …

J’étais un candidat unique après l’élimination de la candidature d’un petit calibre pour sa non-justification de deux mandats successifs au Bureau politique.

Résultat : j’étais le seul à présenter un profil unique qui ne court pas les couloirs haraki. Qui pourrait oser se présenter contre moi ? Aucun ne fait le poids face au digne successeur de Mohand qui s’est offert le poste de chef du Conseil consultatif de la présidence du MP, histoire de garder la main et surtout de ne pas  mourir d’ennui.


Un poste honorifique ?

Pour être cru, je dirais une fonction bidon que les partis nationaux ont l’habitude de créer pour faire sentir au chef sortant ou sorti qu’il reste toujours indispensable.


Ce n’est pas gentil pour Laenser…

C’est la vérité. Et puis Laenser a tout fait pour me discréditer et m’empêcher de le remplacer mais j’ai fini par m’imposer à lui après avoir émergé et brillé de mille feux.


Brillé ?

Oui j’ai brillé en devenant le premier ministre marocain à  entrer dans la postérité en se faisant sèchement limoger dans le sillage de l’inondation de la pelouse du stade Moulay Abdellah lors de la Coupe du monde des clubs de décembre 2014 organisée au Maroc.

Les images de ce scandale, un groupe d’employés du stades s’employant à sécher la pelouse à coups de raclettes  géantes, me collent toujours à la peau.

J’ai tout fait pour les faire oublier et les effacer. Vainement. Mon image est associée  dans le subconscient des Marocains à cette terrible séquence.


Qu’est-ce que vous avez réussi  dans votre carrière politique ?

J’ai réussi à me faire planter les cheveux que j'avais perdus de manière prématurée à force de me les faire arracher. J’ai désormais le crâne moins dégarni et le fait de devenir le nouveau patron des haraki m’a fait déjà prendre la grosse tête.

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