On doit préserver nos acquis…

Une équipe du Canard  a été reçue par le secrétaire général de l’UMT Miloudi Moukharik qu’elle a interrogé sur la grève des enseignants et le contournement des syndicats par les coordinations…

La grève des enseignants, la plus longue que le secteur ait connu, a révélé la toute-puissance des coordinations qui semblent avoir pris le pouvoir…  

C’est un constat juste qui me désole  en tant que syndicaliste. Notre secteur est en danger de mort…

L’enseignement ?

Mais non, je parle de notre business syndical qui est en train d’être menacé par ces coordinations qui se sont, comme vous l’avez bien écrit dans votre journal, dangereusement autonomisées par rapport aux maisons-mères syndicales.

D’où vient le problème ?

La perte de crédibilité  du syndicalisme dans  ce pays. En tant  que corps intermédiaire essentiel dans la prévention et la résolution des conflits sociaux, les centrales syndicales sont dans une  très mauvaise passe.
Notre jeu a été démasqué par les enseignants et le risque est  que le coup force des enseignants ne contamine les autres secteurs.

Avez-vous peur que de nouvelles coordinations syndicales ne fassent la pluie et le beau temps dans d’autres secteurs que les syndicats encadrent jusqu’ici ?

Absolument. Il y a péril en la demeure et le gouvernement doit  dans le cadre de notre partenariat social  nous aider pour qu’on préserve  notre fonds de commerce avec ses slogans, sa rhétorique  et ses discours.

Fonds de commerce ?

C’est-à-dire nos acquis historiques que les esprits tordus qualifient de rente. Les syndicats et le gouvernement sont dans  la même  barque. On doit agir d’urgence pour sauver le syndicalisme de la faillite  et  barrer  la route au projet alternatif subversif des coordinations subversives.

En quoi consisterait le soutien gouvernemental  à votre cause?

Une subvention annuelle de regain de crédibilité aux yeux de nos adhérents dans tous les secteurs, proportionnelle à la représentativité de chaque syndicat. Nous payons en  tant que syndicats notre fréquentation assidue du gouvernement et des cercles du pouvoir qui s’est traduite par notre éloignement de la base.

C’est un mea culpa ?

Un mea culpa et un aveu.

Les syndicats représentent-ils encore quelque chose ?

On représente nous-mêmes et c’est déjà beaucoup, un grand acquis. Un acquis qu’il ne faut pas perdre et qui vaut tous les sacrifices.

Les sacrifices de la classe ouvrière ?

Non, du gouvernement.

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