Une équipe du Canard a rencontré le leader de l’Istiqlal Nizar Baraka juste après l’annonce de sa ministrabilité. Il était blême et mal...

Une équipe du Canard a rencontré le leader de l’Istiqlal Nizar Baraka juste après l’annonce de sa ministrabilité. Il était blême et mal à l'aise.

Votre parti a placé quatre nouveaux ministres dans le gouvernement mais vous êtes bizarrement le seul istiqlalien du groupe. Que s’est-il passé ?

Il s’est passé que les faiseurs des ministres ont profité de ma grande gentillesse et de ma mollesse légendaire pour me faire trois ministres illégitimes dans le dos. J’en pleure encore, mais sur ce coup je suis totalement démuni…

 

C’est quand même gros ?

Oui c’est gros mais c’est beau…

 

Qu’est-ce qui est beau ?

Le fait que je sois redevenu ministre après tant d’années de sevrage hard.Dès que j’ai su que j’allais faire mon entrée au gouvernement qui plus estcomme ministre de l’Équipement, j’ai ressenti une excitation unique, vite tempérée par la colère des membres du Comité exécutif.

 

Comment avez-vous affronté la colère des frustrés istiqlaliens qui vous accusent de trahison ?    

Je leur ai expliqué que ce n’est pas la fin du monde politique et quel’essentiel c’est de ne pas participer. Je mise sur le temps pour que les frustrés de la ministrabilité, qui surgissent dans les partis de la majorité à l’occasion de la formation de chaque gouvernement comme le croissant annonçant l’arrivée du Ramadan, oublient que je n’ai pas tenu ma promesse de les faire entrer dans le paradis des affaires.

 

On croyait que l’Istiqlal regorgeait de compétences ?

Nous avons des compétences mais pas du genre à assumer des fonctions ministérielles d’envergure.  Le parti de Ould Errachid pardon de Nizar Baraka dispose par contre de bons profils classiques, experts pour chasser Hamid Chabat,  organiser des congrès houleux, animer des campagnes électorales et rêver de pouvoir jour et nuit.

 

Vous considérez-vous comme la seule compétence de l’Istiqlal ?

En toute modestie, oui. Auriez-vous oublié que je suis le petit-fils de Allal El Fassi et le gendre de Ssi Abbas ? Très peu d’Istiqlaliens peuvent justifier d’une telle qualité.

 

On vous donnait pourtant au perchoir que vous sembliez convoiter et non pas au gouvernement…

Le perchoir est trop haut pour moi. Je préfère une responsabilité à ma taille et elle ne pouvait être que ministérielle, de préférence l'Équipement.Ma route est de nouveau balisée.

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