CANETON FOUINEUR

Les Lions de l'Atlas quittent la CAN dès les 1/8 de finale

Un petit tour et puis filent... à domicile
Ahmed Zoubaïr
31/1/2024 23:32
Une déroute qui fait mal…

Les Marocains se sont réveillés avec la gueule de bois après la défaite amère des Lions de l’Atlas dès les huitièmes de finale mardi 30...

Les Marocains se sont réveillés avec la gueule de bois après la défaite amère des Lions de l’Atlas dès les huitièmes de finale mardi 30 janvier face aux Bafana Bafana de l’Afrique du Sud ( 2-0) qui ont exploité les faiblesses de leurs adversaires. Mais est-ce vraiment surprenant?

Dans un scénario cruel mais prévisible, le Maroc quitte  pour la énième fois la Coupe d’Afrique des nations par la petite porte. A la grande déception du public qui a cru que son équipe pouvait cette fois-ci aller loin dans la compétition. Par la seule magie de son épopée du mondial qatari de 2022 où elle était la première équipe africaine et arabe à arriver au stade des demies-finales. Belle illusion sur toute la ligne. En trébuchant contre l’Afrique du sud, le Onze national a échoué à confirmer ce statut  très enviable, en montrant par la même occasion que sa performance historique n’était peut-être qu'une petite parenthèse glorieuse. Retour sur terre après que les supporters ont vécu sur un petit nuage. Réveil brutal et douloureux. La réalité footballistique nationale a vite repris ses droits. Quelques petits tours et puis s’en vont. Ainsi font, font, font, les Lions de l'Atlas que certains médias trop complaisants  ont trop célébrés et survendus. Un pas en avant et deux en arrière puisque les coéquipiers de Achraf Hakimi ont fait moins bien que lors de la CAN 2021 qu’ils  ont quittée en quarts de finale  suite à leur défaite face à l’Egypte ( 2-1).  
Comme d’habitude, le talon d’Achille des Lions de l’Atlas c’est l’absence d’une ligne offensive capable de marquer des buts et faire la différence. Ce manque flagrant d’efficacité devant le gardien de but adverse sur de belles occasions qu’un professionnel ne doit pas louper est inacceptable. Certes, on peut se consoler en disant que les Lions de  l’Atlas  ont joué sans Ziyech et Boufal forfaits pour blessures. Mais le coach Walid Regragui était censé proposer de bons plans de rechange pour pallier la défaillance des meilleurs éléments qui arrive en football. Se posant lui-même en bouc émissaire (une démarche volontaire visant manifestement à couper court aux critiques et même à toute velléité de remise en cause salutaire ), "Ras l’avocat" a assumé ouvertement la responsabilité de cet échec cuisant qu’il n’est pas du reste le seul à avoir subi. Plusieurs entraîneurs avant lui, les Vahid, Renard, Gerets et autres Taoussi, l’ont vécu sur le terrain africain. Or la panne est ailleurs. Certainement pas au niveau du conducteur (coach). Mais dans la machine à fabriquer des talents locaux.

Échecs à répétition

On a tout  essayé mais en vain. Le recours aux sélectionneurs étrangers incriminés  à la première déroute et que les responsables s'empressent de changer sans que la performance escomptée ne soit au rendez-vous. On s’est félicité que le Maroc ait enfin trouvé son coach prodige, un don du ciel, qui plus est un Marocain, dont la technicité est reconnue. Mais c'est le même scénario-catastrophe qui se répète.  L'équipe nationale se fait battre de manière prématurée et file fissa... à domicile. Sauf à vouloir faire preuve de cécité, le problème réel  du foot national est clair: les choix problématiques  de ses dirigeants  qui refusent obstinément à apprendre de leurs erreurs récurrentes en continuant à se bercer d’illusions et à vendre de faux espoirs au public. Si le football national essuie les échecs à répétition depuis plusieurs décennies malgré la mobilisation de moyens financiers considérables c’est parce que ses patrons s’inscrivent avec entêtement dans une démarche de facilité. Celle de faire exclusivement appel au «prêt-à-jouer» incarné par les joueurs marocains de l’étranger (JME) pour former l’équipe nationale sous prétexte qu’ils évoluent dans des grands clubs européens. Ce choix de la facilité est un raccourci qui dispense d’investir sur les joueurs du cru, issus du championnat national qu’il faut rendre attrayant et performant en les formant d’abord et en leur faisant confiance ensuite.
C'est à ce prix que la spirale de l'échec sera sans doute interrompue et le Maroc pourra  dès lors remporter le sacre qui lui file à chaque fois entre les pieds depuis 1976. La coupe d'Afrique se gagne avec une ossature formée de joueurs locaux qui ont l'habitude de jouer en Afrique. La preuve par l’Afrique du Sud dont la sélection est composée à 90% de joueurs locaux émanant principalement du club Mamelodi Sundows (propriété du président de la CAF Patrice Motsppe) et  que les principaux  clubs marocains, notamment le WAC, le Raja, les FAR,  connaissent trop bien pour les  pratiquer souvent lors des tournois africains dont ils ont remporté de nombreuses éditions. Il est grand temps  de changer de braquet  et d'arrêter de se tirer bêtement des balles dans le pied et de travailler dans la durée en persévérant en vue de rebâtir des Lions de l’Atlas qui rugissent, font honneur au pays et ne démoralisent pas le peuple au fil des CAN qui se ressemblent pour le Onze national. Sous le président de la FRMF Fouzi Lekjaa, le Maroc du football a investi beaucoup  dans l'infrastructure et la promotion du sport-roi. Mais le travail de fond  reste toujours à faire. La mise en place d’une stratégie footballistique gagnante, qui produit de l'exploit, génère des titres et entraîne la liesse populaire. Cette stratégie  ne peut s’appuyer et réussir que sur les bases d’un championnat de qualité alimenté par des talents qu'il faudra dénicher, motiver et encadrer selon les normes du professionnalisme requises. Comment expliquer que plusieurs fédérations africaines de football arrivent à monter des équipes performantes qui réalisent d’excellents résultats avec des moyens financiers beaucoup moins importants que ceux mobilisés par le Maroc. Le temps d’une mise à plat est venu, sauf à vouloir continuer sur la politique de l’autruche en persistant dans cette culture de l’échec démoralisante.

Maintenant que le Onze national a été éliminé,  il ne reste plus aux Marocains qu' à vibrer pour certaines  équipes africaines toujours en lice qui ont développé à l’occasion de cette CAN un jeu de haute facture avec la technicité et le rythme qu’il faut alors qu’elles n’avaient pas jusqu’à un passé récent droit de cité dans la sphère footballistique continentale. Cette évolution remarquable  montre en creux l’étendue du surplace du football national et, c’est connu, celui qui n’avance pas recule. Par rapport aux autres qui, eux, progressent... A chaque fois que l’on croit tenir la sélection idoine, celle qui ne se contente pas seulement de mouiller le maillot mais qui est également capable de décrocher le sacre, tout s’effondre comme un château de cartes. Retour à la case départ ou nulle part pour cause justement d’absence des fondations d’un football solide, compétitif et capable de décrocher le sacre. Résultat: le Maroc n’a remporté le titre africain qu’une seule fois de son histoire et n’a réussi à jouer que deux fois la finale. Est-ce normal pour un pays qui se targue d’être une grande nation footballistique ? Cette prestation catastrophique lors du match contre l’Afrique  du Sud  est-elle digne d’une équipe jouissant d’un excellent classement FIFA? Ce bilan désespérément chétif n’a rien à voir ni avec le hasard ni avec un acharnement du sort. C’est le produit d’un mélange d’improvisation, d’absence d’exigence et de reddition des comptes. Le jour où les responsables mettront définitivement les pratiques contre-productives au banc de touche pour entreprendre la construction d’une base footballistique sérieuse à partir du potentiel local, le Maroc du ballon rond cassera à coup sûr la spirale infernale de la défaite avec laquelle il s’est lié d’une longue amitié. Au revoir et à la prochaine déception ?

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