Selon le ministère de l’Emploi, quelque 113.000 entreprises nationales ont déclaré un arrêt temporaire de travail depuis le 15 mars en ...

Selon le ministère de l’Emploi, quelque 113.000 entreprises nationales ont déclaré un arrêt temporaire de travail depuis le 15 mars en raison de la crise liée au COVID-19. Ce qui s’est traduit par l’inscription de plus 700.000 salariés touchés par l’arrêt de travail  pour percevoir l ‘indemnité mensuelle de 2.000 DH  instaurée par la CNSS. Voici les secteurs les plus touchés par la crise sanitaire et où le télétravail n’est d’aucune utilité…  


Evénementiel sans événements        

Le coronavirus a tourné au désastre pour le secteur de l’événementiel (et ses milliers d’emplois), affecté sérieusement par les annulations en cascade d’une série de manifestations. L’une des plus importantes à avoir été annulé  étant  le Salon International de l’Agriculture de Meknès (SIAM) qui a privé les hôteliers et les divers commerçants locaux, ainsi que de plusieurs prestataires de l’événementiel d’autres villes,  d’un chiffre d’affaires substantiel. A ce manque gagner s’ajoute un autre et non des moindres  lié aux festivals de musique (Mawazine, Timitar, Gnaoua…) dont l’annulation ou le report a impacté durement une kyrielle d’agences de communication et d’acteurs de l’événementiel ainsi qu’un tas de métiers connexes et divers sous-traitants : loueurs de salles, techniciens, animateurs, logisticiens, photographes, cameramen, traiteurs, TPME et autres petites mains de l’organisation. Dans un communiqué rendu public le 18 mars dernier, le Groupement professionnel des prestataires de l'événementiel au Maroc (GPPEM) a appelé à la solidarité de ses membres envers leurs salariés et leurs fournisseurs de petite taille. «Les opérateurs de l’événementiel disposant d’une assise financière confortable doivent soutenir leurs salariés et les petits prestataires, en effectuant le paiement des salaires pour les prochains mois, et le règlement des prestations réalisées durant les derniers mois». Les bons évènements manquent terriblement à l’événementiel… 

Le tourisme n’est pas dans son assiette  

Parmi les secteurs les plus touchés par la crise du coronavirus qui a tué plus l’économie que les personnes atteintes, il y a le tourisme et l’ensemble de son écosystème formé de l’hôtellerie,  l’aérien,  agents de voyages, restaurateurs, transporteurs, guides,  bazaristes, centres de bien-être et d’innombrables autres métiers connexes  qui gravitent autour du secteur.  Sans oublier ces bataillons de Marocains aussi bien des villes que des campagnes qui  vivent de cette activité transversale mais qui n’apparaissent pas dans les statistiques,  ni dans les fiches de la CNSS ni de l’administration fiscale. Ceux-là - et ils se comptent par centaines de milliers - sont particulièrement atteints par les mesures de confinement de la population des marchés émetteurs mais aussi des habitants locaux qui ont provoqué une chute brutale de la fréquentation touristique au Maroc.  Les gargotiers de la place de Jemaâ El Fna à Marrakech, les vendeurs de tajines de Ait Ourir à Agadir, l’accompagnateur de montagne d’Azilal, l’éleveur de poules de Chefchaouen  ou les habitants des douars situés sur les axes touristiques…Ces bénéficiaires anonymes de l’économie de survie touristique, qui fait vivre directement ou indirectement plus  de ménages que  ne le reflètent les chiffes officiels,  se sont retrouvés du jour au lendemain sans revenu. Pour le secteur formel, le manque à gagner d’ici à la fin de l’année est estimé par la Fédération Nationale du Tourisme (FNT) à quelque 34 milliards de DH, soit autant de recettes en devises perdues pour l’économie nationale.  Le secteur des voyages et des loisirs  est bien parti pour vivre en confinement un grand circuit aventure.

Les concessionnaires automobiles en panne…        

Plombé par le confinement provoqué par le Covid-19, le marché des concessionnaires automobile national, considéré comme un commerce non essentiel, est à l’arrêt. Du coup, les employés de la filière ont été mis  au chômage technique y compris ceux opérant  dans le service entretien et maintenance.  Dès le 23 mars, Nabyl Lakhdar, le patron de l’administration des douanes, a saisi l’association des importateurs de véhicules de suspendre les importations de véhicules pour ménager les réserves nationales en devises. Les rentrées en devises ; assurées par le tourisme, les transferts des MRE et l’exports de certains biens et services,  sont déjà en baisse significative du fait de cette  crise sanitaire mondiale. Au Maroc comme ailleurs, l’automobile est en mode stop.

Le bâtiment pédale dans le béton  

Confronté déjà à une crise assez aiguë bien avant l’avènement  de la pandémie du Covid-19, le secteur de l’immobilier a vu son peu d’activité recevoir un coup de massue brutal.  Ce qui s’est traduit par un arrêt des chantiers aux quatre coins du pays et une baisse du régime des producteurs des matériaux de construction. Si elle perdure, cette situation pénalisante provoquera une tension sur la trésorerie des petits opérateurs ainsi qu’une accumulation des impayés. La main d’œuvre  du bâtiment,  formée en général de gros contingents d’occasionnels et de journaliers, souffre particulièrement de cette crise sanitaire, sauf si les employeurs se montrent solidaires dans cette conjoncture difficile. La vie est truelle…

Le textile s’accroche à un fil…

Les effets du confinement ont rejailli sur le secteur du textile-habillement national tourné vers l’export. S’estimant pénalisés, les opérateurs du secteur  ont renoué immédiatement avec leurs vieux réflexes en réclamant aux pouvoirs publics un accompagnement jusqu’à fin 2022 !  Mieux, ils  bataillent  pour se faire représenter au sein du Comité de veille économique ( CVE), arguant que leur filière est une source importante de de devises.

Habituée à tricoter des stratégies de revendication et de protection, le syndicat des patrons du secteur, l'Association marocaine des industries du textile et de l'habillement (AMITH),  estime que 90% des entreprises sont à l'arrêt du fait de l’annulation de nombreuses commandes passées par les donneurs d’ordre étrangers du fait de la propagation planétaire du coronavirus. Au lieu de se mettre en chômage technique, certaines usines à Casablanca, Tanger et Marrakech ont adapté leur chaîne de production à la nouvelle donne en fabriquant des masques de protection en tissu dont la demande bat tous les records.

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