Jamil Manar
28/1/2021 2:26

Au Maroc, l’arrivée du vaccin a introduit une bonne dose d’espoir parmi la population. Un climat d’optimisme que la mutation du virus...

Au Maroc,  l’arrivée du vaccin a introduit une bonne dose d’espoir parmi la population. Un climat d’optimisme que  la mutation du virus, qui a imposé de nouvelles restrictions, remet en cause dans de nombreux pays notamment européens. L’émergence de nouveaux variants risque, selon de nombreux scientifiques, de mettre au défi l’efficacité des vaccins.

C’est parti pour la campagne de vaccination nationale contre le Covid-19. Et c’est le souverain qui en a donné le coup d’envoi jeudi 28 janvier. Les autorités ont sonné la mobilisation depuis que le vaccin tant attendu est arrivé au Maroc le 22 janvier. L’effet psychologique du vaccin est important sur le moral de la population en attendant de vérifier son efficacité réelle sur les sujets qui se feront piquer, en l’occurrence le personnel de première ligne (soignants, services de sécurité, enseignants…). Les autorités, qui misent sur la vaccination pour en finir avec la pandémie sur le sol national d’ici à début mai, ont eu le temps de mettre en place la logistique nécessaire sur l’ensemble du territoire (chaîne de froid, lieux de vaccinations…) pour le démarrage de la campagne de vaccination prévue… alors qu’elle a débuté plusieurs semaines plus tôt dans de nombreux pays européens, américains et arabes. Cette course mondiale vers l’immunité collective visant à stopper la propagation du virus intervient en pleine mutation du covid, synonyme de mauvaises nouvelles pour la planète…  

L’humanité a  bel et bien fait ses adieux à 2020. Mais pas  au coronavirus  qui semble décidé à vouloir jouer les prolongations et les trouble-fête pour perturber encore la vie des hommes aux autres coins du monde, tout en bousculant le calendrier de la reprise économique mondiale. Du coup, le début d'année 2021  n’aura pas été aussi serein que l’espéraient bien des citoyens… Loin de s'améliorer, les indicateurs épidémiologiques continuent en effet de se dégrader dans de nombreux pays occidentaux. La situation est particulièrement critique en Europe où pour se protéger contre le variant britannique, jugée plus  contagieux et plus meurtrier que « le virus chinois », qui charrie une troisième vague, de nouvelles restrictions sont prises. De la France à l’Espagne en passant par l’Allemagne et l’Angleterre, les populations vivent au rythme des reconfinements qui commencent à engendrer, du fait d’un sentiment de lassitude généralisé, colère et même révolte. Les choses ne sont guère meilleures aux États-Unis et en Amérique Latine où la mortalité, tout comme les contaminations, grimpe en flèche, de jour en jour. Au Japon, pays relativement épargné par le coronavirus, où sont programmés dans six mois les Jeux Olympiques, les autorités ont décidé de durcir les sanctions qui peuvent aller désormais jusqu’à l’emprisonnement pour les réfractaires aux mesures de restriction. «Nous avons encore trois ou six mois d'un chemin très, très difficile devant nous. Mais nous pouvons y arriver », déclare Michael Ryan, chargé des situations d'urgence à l'OMS. « La cavalerie arrive, les vaccins arrivent, mais, pour la plupart des gens dans le monde, ils ne sont pas encore là. »

Ce qui signifie qu’il faut encore plusieurs mois avant que l’immunité collective mondiale ne devienne effective. À supposer que les vaccins développés contribuent de manière effective à briser la chaîne de transmission du virus. Là réside toute la question et elle divise la communauté des scientifiques sur l’efficacité des vaccins susceptibles d’être mis au défi des nouveaux variants du virus. Certains chercheurs craignent qu’une mutation ne présente dans le variant sud-africain du SARS-CoV-2 n’affaiblisse le pouvoir des anticorps des patients infectés par la souche dominante. Ce qui pourrait le rendre plus menaçant pour les êtres humains, obligés de supporter davantage de désagréments  sur fond de conséquences ravageuses pour l’activité économique, dans l’espoir de maîtriser la propagation du virus. Un virus décidément coriace et imprévisible qui sait se jouer de toutes les restrictions…

Risque d’évasion immunitaire

Les variants qui ont surgi en Angleterre, en Afrique du Sud et au Japon (pour ce dernier via des voyageurs venus du Brésil) ont en commun une mutation appelée N501Y. Située sur la protéine spike du coronavirus (une pointe qui lui permet de pénétrer dans les cellules), cette mutation est suspectée de rendre ces variants plus contagieux. Des soupçons d’une autre nature pèsent sur la mutation E484K. Des tests en laboratoire ont montré qu’elle pouvait  induire une diminution de la reconnaissance du virus par les anticorps, et donc sa neutralisation. «À ce titre, elle peut aider le virus à contourner la protection immunitaire conférée par une infection antérieure ou par la vaccination », indique le Pr François Balloux, de l’University College de Londres, cité par l’organisme britannique Science Media Centre. Cette perspective « d’évasion immunitaire » inquiète justement les scientifiques et donne des insomnies aux gouvernements qui ont du mal dans ce contexte d’incertitude sanitaire extrême à tracer des objectifs et des prévisions claires. Ce qui fait éloigner du coup l’espoir d’un retour  rapide à une vie normale…


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