CANETON FOUINEUR

Le scandale des nominations au sein de l’autorité nationale de régulation de l’électricité fait chauffer les esprits

Ça disjoncte au Parlement
Jamil Manar
10/9/2020 21:21
M.M El Malki et Benchemmach dans la tourmente...

Sentant à plein nez les relents du clientélisme, les nominations opérées par les présidents des deux Chambres...

Sentant à plein nez les relents du clientélisme, les nominations opérées par les présidents des deux Chambres du Parlement au sein de l’autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE) ont installé une ambiance électrique...

Le petit scandale de l’été a sans conteste pour nom l’autorité nationale de régulation de l’électricité (ANRE). Cette cacophonie qui n’en finit pas de secouer le milieu parlementaire a éclaté dans la torpeur de l’été après la publication des noms des neuf membres de cette nouvelle instance dans le bulletin officiel du 10 août 2020. Pas une seule femme ne siège dans cette assemblée. Que des hommes, y compris ! Mais ce n’est pas l’absence de l’élément féminin dans cette nouvelle structure qui a fait chauffer les esprits en provoquant l’indignation des Marocains de la websphère. Oh que non ! La parité étant un « mâle » nécessaire au Maroc où la concurrence entre les messieurs est tellement féroce qu’elle ne laisse pas de place aux dames, le climat est devenu subitement électrique dans le landernau politique en raison  plutôt du profil des heureux élus. Le choix de ces derniers exhale les relents de l’art où les partis politiques excellent le mieux : le clientélisme.

A l’inverse des membres nommés par décret par le Premier ministre, les six nominations, partagées à égalité entre les présidents des deux Chambres (Habib El Malki de l’USFP et Hakim Benchemmach du PAM) suscitent, eux, des interrogations. Excepté le pamiste Khalid Hannioui, cadre de l’office national et de l’eau et d’électricité (ONEE) et  titulaire d’un doctorat d’Etat dans le secteur énergétique, les 5 autres membres ne connaissent que dalle à l’énergie.  De quoi s’interroger légitimement sur leur apport réel à une structure (de plus) dont la mission, selon l’article 18 du dahir de sa création, est de garantir le « bon fonctionnement du marché libre de l’électricité » tout en régulant « l’accès des auto-producteurs au réseau électrique national de transport ». Intervenir sur ces questions techniques suppose expertise dans la connaissance du secteur et compétence dans le règlement de litiges potentiels entre les différentes parties prenantes… Le principe de l’homme qu’il faut à la place qu’il faut est mis à rude épreuve encore une fois !

Si les protégés d’El Malki et Benchemmach n’ont rien à apporter au gendarme de l’électricité, celui-ci a beaucoup à leur donner. Notamment  des indemnités très généreuses fixées à 62.618 DH par mois auxquelles s’ajoute une compensation financière de  près de 6.000 Dh par réunion dans la limite de 4 par mois ainsi que des frais de déplacement journaliers  à hauteur de 700 DH  à l’intérieur du pays et 2.000 DH pour l’étranger. Qu’est ce qui justifie de telles largesses dans un pays où l’Etat était censé réduire son train de vie dispendieux surtout que le Covid-19 a mis entretemps très à mal les finances du pays ? Pas besoin d’être une lumière pour le deviner. Toucher près de 100.000 DH par mois d’argent public qui coule à flots, pour une sinécure, éclaire la rente politique, bénie par le gouvernement, d’un jour nouveau….      

La course aux privilèges et à la rente bénie par l’État est irrésistible. Au point que certains membres cooptés sont allés jusqu’à démissionner de leurs mandats électifs, à l’image de Mehdi Mezouari. Cet élu de l’USFP proche du Premier secrétaire Driss Lachgar, qui possède une petite affaire d’assurance, s’est empressé de tourner le dos dès novembre 2019 à ses électeurs en abandonnant, interdiction du cumul oblige, son poste de conseiller communal et celui de membre du conseil préfectoral de Mohammedia dès qu’il a été assuré de siéger dans la nouvelle instance. Entre servir la collectivité et se servir, le Mezouari a vite fait son choix. Tout comme son collègue du parti à Chefchaouen Mustapha Ajjab, également dévoué corps et âme à M. Lachgar, qui a troqué sa toge d’avocat contre le costume de prébendier.  Le même costume a été enfilé sans hésiter par Ahmed Touhami du PAM en démissionnant de son poste de conseiller communal de Mdiq-Fnideq. Ex député-maire de cette localité du nord, il a été récompensé pour sa participation active, au profit de Hakim Benchemmach, aux fameux petits meurtres entre amis contre le clan de Abdellatif Ouahbi à l’issue desquels  ce dernier a été porté à la tête du parti.

Le scandale de l’ANRE est loin d’être terminé, mettant d’accord les députés et les conseillers aussi bien de la majorité que de l’opposition qui ont boycotté les réunions du bureau des deux Chambres en guise de protestation.  En colère, les partis représentés au Parlement se sont emparés de ce scandale dès le premier jour de cette rentrée de toutes les tensions, accusant les présidents des deux chambres de s’être mis dans une position pour le moins inconfortable de pratiques clientélistes et de ne pas les avoir consultés sur ces nominations très sujettes à caution. Certains mécontents, emmenés par M. Ouahbi, sont allés jusqu’à demander un « arbitrage royal ».  Ça commence à disjoncter. L’ambiance est électrique. Vite, un fusible !

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