CANETON FOUINEUR

L’Espagne, l’Irlande et la Belgique pro-palestiniens

Les raisons d'un soutien
Laïla Lamrani
10/1/2024 23:47
Le chef du gouvernement espagnol Pedro Sanchez avec son homologue belge Alexander De Croo.

Ils incarnent la mauvaise conscience de cet Occident hypocrite et décadent qui a vendu son âme au diable sionsite en fermant les yeux...

Ils incarnent la mauvaise conscience de cet Occident  hypocrite et décadent qui a vendu son âme au diable sionsite en fermant les yeux sur les massacres sauvages de dizaines de milliers d'enfants et de femmes palestiniens toujours en cours à Gaza.

A rebours des autres pays  européens, principalement  la France, l’Allemagne et l’Angleterre, l’Espagne,  l’Irlande et la Belgique ont condamné clairement et courageusement les crimes de guerre et le génocide perpétrés  à Gaza depuis le  7 octobre 2023 par les forces d’occupation israéliennes. En échouant à afficher une position commune dénonçant  ces actes barbares contre les civils gazaouis, l’Union européenne a montré de manière indirecte son soutien aux graves violations du droit international humanitaire et aux massacres par milliers d'enfants et de femmes palestiniens par la bande criminelle à Netanyahou… Une complicité flagrante qui  s’inscrit dans l’esprit du permis de tuer au nom de « la légitime défense» donné  à Tel Aviv par  Paris, Berlin et Londres, après l’attaque du mouvement de résistance palestinien Hamas au cœur de la Palestine occupée. Une bonne partie des pays de l’UE s’est ainsi alignée, comme pour la guerre en Ukraine, en parfaits suivistes en déclin moral très avancé et dépourvus de toute autonomie géopolitique,  sur la position des États-Unis soutenue par son voisin canadien. Seules l’Espagne, l’Irlande et la Belgique ont donc refusé de vendre leur âme au diable criminel sioniste en témoignant leur solidarité avec les victimes de la guerre génocidaire du colonisateur israélien. Si ces pays ont pu afficher leur humanité en condamnant haut et fort les atrocités israéliennes c’est aussi parce qu’ils échappent visiblement à l’emprise des lobbys sionistes qui tirent,  comme cela fut flagrant en France, les ficelles médiatiques et politiques.

Les raisons de la position espagnole

Lors de sa visite au Moyen-Orient,  le chef du gouvernement espagnol, Pedro Sanchez a rappelé au  premier ministre israélien Benyamin Netanyahou qu'il a rencontré la position de  son gouvernement quant aux représailles de l'État Hébreu. Avant de se rendre ensuite, accompagné de son homologue belge, le libéral Alexander De Croo, avec qui il partage les mêmes vues  sur ces tueries de masse, à la frontière avec la bande de Gaza où il a appelé à la reconnaissance de l'État de Palestine apes s’être entretenu avec le président palestinien. Les deux  dirigeants  dénoncent à l'unisson  une catastrophe humanitaire à Gaza alors que leurs homologues européens, cadenassés  dans leur complicité  avec le génocidaire sionistes, sont plus réservés.
La réaction des autorités israéliennes ne s’est pas fait attendre. Convocation  des  ambassadeurs espagnol et belge pour les "réprimander sévèrement", avant que les ambassadeurs israéliens dans les deux pays ne soient eux-mêmes convoqués pour "clarifier la situation". La voix espagnole sur le génocide sioniste à Gaza est d'autant plus  porteuse et remarquable que le pays préside le Conseil de l'Union européenne. Présidence qui échoit à la Belgique depuis le  1er janvier 2024.
Bien avant le déplacement de M. Sanchez dans la région, la ministre espagnole des droits sociaux par intérim, Ione Belarra est allée jusqu'à demander de traduire Israël devant la Cour pénale internationale pour “crimes de guerre”, tout en accusant dans une vidéo qu’elle a partagée sur les réseaux sociaux l'Union européenne et les États-Unis d'être "complices des crimes de guerre d'Israël". C’est dans le droit fil de sa position juste et conforme au droit international et au droits de l'homme que l’Espagne, a annoncé le 27 décembre 2023 , par la voix du chef du gouvernement,  une autre décision. Celle de son refus  de participer, a l’instar des suivistes européens, à la mission internationale en mer Rouge visant à protéger les navires commerciaux des attaques des rebelles yéménites houthistes dans cette région.
Le soutien  de Madrid  en faveur de la cause palestinienne  n’est pas seulement  celui d’un seul parti, le parti socialiste, le Psoe, au pouvoir. Cette position est partagée par toute la classe politique espagnole. En 2014, sous  le  du Parti Populaire gouvernement conservateur, le Parlement espagnol a adopté une résolution demandant la reconnaissance de l’État palestinien, soutenue par tous les partis politiques. Non contraignant, le vote n’a toutefois pas été suivi d’effet. Ce qui a freiné l’Espagne c’est surtout l’absence, paraît-il, d’une voix commune au sein de l’Union européenne (UE)  dont  neuf nations communautaires (Suède, Malte, Chypre, Bulgarie, Hongrie, République tchèque, Slovaquie, Roumanie et Pologne) ont reconnu la Palestine sans attendre le consensus des Vingt-Sept.
Historiquement, l'Espagne est un pays proche du monde arabe. Cela ne s'explique pas seulement par la proximité géographique avec le Maroc. Il y a aussi une convergence d’intérêts. L’Espagne a pu compter sur le soutien des  pays arabes pendant la dictature franquiste, entre  1939 à 1975, pour casser son isolement en Occident. Et puis, ce n’est qu’en 1986 que l’Espagne a établi des relations officielles avec Israël. Ce retard résulte des tensions provoquées par  l’opposition de l’État colonial israélien  à l’entrée de l’Espagne à l’ONU à la fin de la Seconde Guerre mondiale, en raison de sa proximité avec l’Allemagne nazie. Mais c’est l’Espagne qui ouvre la voie aux Accords d’Oslo de septembre 1993, que le colonisateur israélien ne respectera jamais,  en organisant en 1991 à Madrid une conférence  pour la paix au Proche-Orient.

L’Irlande, une identification à sa propre résistance

Comme en Espagne, les manifestations de solidarité avec  Gaza se sont  multipliées en Irlande qui s’est distinguée de la position pro-israélienne du gouvernement anglais de Rishi Sunak. Tout comme le peuple anglais et nombre de peuples occidentaux, américain et  autres  ,  les Irlandais se sont identifiés à la cause palestinienne. Seule différence de taille : la mobilisation populaire irlandaise en faveur de la Palestine a bénéficié d’un soutien politique aussi large que celui de l’Espagne. Le Premier ministre irlandais, Leo Varadkar, a très vite après  l’acte de résistance de Hamas  du 7 octobre qualifié la réponse d’Israël sur la bande de Gaza « d’actions approchant de la vengeance ». Son ministre des Affaires étrangères a, pour sa part, parlé de « bombardements disproportionnés » et des parlementaires de l’opposition sont allés jusqu’à évoquer des « meurtres de masse » en arborant le keffieh palestinien au Parlement. Le président irlandais,  Michael D. Higgins a accusé, quant à lui, le gouvernement de Benjamin Netanyahou de saper les normes internationales, en matière de droits de l'homme.
"Annoncer à l'avance que l'on va enfreindre le droit international et le faire sur une population innocente, c'est réduire à néant tout le code qui existait depuis la Seconde Guerre mondiale sur la protection des civils", a-t-il  déclaré à la mi-octobre, alors que la campagne aérienne à Gaza commençait à faire de plus en plus de victimes civiles.
Début novembre, à l’occasion la conférence annuelle du Sinn Fein (Féin) - le parti dont les sondages prédisent la victoire aux prochaines législatives de mars 2025 - la représentante de l’Autorité palestinienne a été accueillie par  les délégués par  une longue ovation. Lors de cette réunion, Mary Lou McDonald, leader du "Sinn Fein", a condamné avec des mots très durs  l’entreprise criminelle israélienne « qui  a secoué l’humanité », tout en demandant l'expulsion de l'ambassadeur d'Israël à Dublin, Dana Erlich,  et d’envoyer Israël devant la Cour pénale internationale pour répondre de ses crimes de guerre horribles en cours  à Gaza.  Le soutien irlandais la cause palestinienne  n’est pas étonnant. Dès 1980, l’Irlande a été un des tout premiers pays à reconnaître officiellement les aspirations palestiniennes à un État indépendant.
L’affaire de l’utilisation de passeports irlandais par les agents du Mossad, le service de renseignement israélien,  qui ont assassiné en 2010 en couverture à Dubaï d’un dirigeant du Hamas,  a ajouté à  la tension entre Dublin et Tel Aviv. En 2017, le drapeau palestinien sera hissé sur l’hôtel de ville de Dublin pour commémorer les 50 ans de l’occupation par Israël de la Cisjordanie !  Une identification qui a, paradoxalement, d’abord profité à Israël : dans les années 40, la lutte des juifs contre le mandat britannique sur la Palestine et pour sa colonisation  a été soutenue par l’Irlande qui a envoyé une équipe de  formateurs pour soutenir  le futur oppresseur. Mais à partir de 1967, qui marque la colonisation de Jérusalem, la Cisjordanie et la bande de Gaza par les forces israéliennes,  cette sympathie s’est vite reportée sur les Palestiniens. Des deux côtés de la frontière entre la République d'Irlande et l'Irlande du Nord, de nombreux nationalistes irlandais se sont reconnus dans le combat des Palestiniens, y voyant un parallèle avec leur propre résistance à la violence militaire de l'État britannique. L'Irlande est  aujourd’hui un pays prospère  ! En termes de richesse par habitant, c’est même le deuxième  pays le plus riche d’Europe, derrière le Luxembourg. Une richesse que Dublin entend mettre au service des causes justes à l'image de celle des Palestiniens  qui se battent pour leur liberté et indépendance.
La Belgique, une position qui a évolué
Au début, c’est l’émotion face à l'attaque commise par le Hamas qui a dominé la réaction politique belge. La ligne était de soutenir sans réserve le droit d’Israël à se défendre. Une position qui plaçait  la Belgique dans le camp du soutien au sionisme criminel largement exprimé dans les pays occidentaux. Dans les rangs parlementaires, l’unanimité était loin d'eter acquise . Le PTB s’est démarqué dès le début par une position pro-palestinienne affirmée, en refusant de qualifier le Hamas de "terroriste" et de condamner ses actes et faisant de l'occupant israelien  comme le principal  responsable de la situation.
Puis, la position belge a évolué. La violence disproportionnée de la réaction israélienne dans la bande de Gaza et son impact sur l’opinion publique belge a fait bouger les lignes. Du droit d’Israël à se défendre, on est passé au rappel du respect du droit international et puis à la demande d’un cessez-le-feu humanitaire. Entre l’aile gauche et l’aile droite du gouvernement, le débat a commencé à se tendre et la position belge s’est faite hésitante.
Mais les images insoutenables  de Gaza, le décompte des morts civils, ont poussé le gouvernement à demander officiellement ce cessez-le-feu humanitaire et à relativiser son soutien à Israël qui continue à agir dans l'indifférence de Washington et de ses satellites  européennes en véritable entité terroriste tueuse d'enfants, de femmes et de journalistes.

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