Le plus haut diplomate russe a déclaré samedi que les régions d'Ukraine où se déroulent des référendums controversés seraient sous la « protection totale » de la Russie si elles étaient annexées par Moscou, alors que l'on craint que la Russie n'aggrave encore le conflit et n'utilise même des armes nucléaires.

Le ministre des affaires étrangères, Sergueï Lavrov, s'adressant à l'Assemblée générale des Nations unies et aux médias du monde entier à New York, a tenté de justifier l'invasion de son voisin par la Russie en février, répétant les « affirmations mensongères de Moscou » selon lesquelles le gouvernement élu à Kiev a été installé de manière illégitime, qu'il est rempli de néonazis et que les russophones sont opprimés dans l'est du pays.

La Russie a lancé vendredi des référendums dans quatre régions de l'est de l'Ukraine en vue d'annexer des territoires qu'elle a pris par la force. Kiev a déclaré que les résidents ont été forcés de voter et n'ont pas été autorisés à quitter les régions pendant les quatre jours de scrutin, que les nations occidentales ont rejeté comme une imposture destinée à justifier une escalade de la guerre qui dure depuis sept mois. « A la suite de ces référendums, la Russie respectera bien sûr l'expression de la volonté de ces personnes qui souffrent depuis de nombreuses années des abus du régime néonazi », a déclaré M. Lavrov lors d'une conférence de presse après son discours devant l'assemblée.

Interrogé sur le fait de savoir si la Russie aurait des raisons d'utiliser des armes nucléaires pour défendre les régions annexées de l'Ukraine, M. Lavrov a répondu que le territoire russe, y compris celui qui sera « davantage inscrit » dans la Constitution russe à l'avenir, « est sous la protection totale de l'État. »

« Toutes les lois, doctrines, concepts et stratégies de la Fédération de Russie s'appliquent à l'ensemble du territoire de la Fédération de Russie », a-t-il déclaré, faisant également spécifiquement référence à la doctrine russe sur l'utilisation des armes nucléaires.

Ces commentaires font suite à un avertissement explicite lancé jeudi 22 septembre par l'ancien président Dmitri Medvedev, un allié du président russe Vladimir Poutine, selon lequel toutes les armes de l'arsenal de Moscou, y compris les armes nucléaires stratégiques, pourraient être utilisées pour défendre les territoires incorporés à la Russie.

La Russie accuse les États-Unis et d'autres pays d'être parties au conflit parce qu'ils envoient des armes pour aider l'Ukraine à se défendre. L'annexion probable de territoires ukrainiens soulève la question de savoir comment la Russie pourrait réagir à l'utilisation d'armes occidentales dans ces zones.