Blocage du rond-point de Perrin par les grévistes l’UGTG aux Abymes, le 17 novembre 2021, en Guadeloupe. CARLA BERNHARDT / AFP.

Face à une flambée de violence sans précédent dans certaines zones des Antilles françaises (Départements, Régions et Collectivités...

Face à une flambée de violence sans précédent  dans certaines zones des  Antilles françaises (Départements, Régions et Collectivités d'Outre-Mer), le ministre français des Sébastien Lecornu Outre-mer a organisé dimanche des réunions de crise dans les îles des Caraïbes, a déclaré un responsable, le gouvernement cherchant à désamorcer les tensions après plus d'une semaine de troubles liés à la gestion de la pandémie COVID-19 dans ces îles. Le ministre s’est d’abord rendu en Guadeloupe puis en Martinique, après « un retour notable au calme » dans la nuit de samedi au dimanche, a indiqué son entourage.

«Je ne pense pas que nous reviendrons à Paris en ayant nécessairement résolu toute la crise, mais si nous prenons les choses petit à petit et méthodiquement, cela permettra de calmer les choses et d'ouvrir un dialogue constructif avec tous les acteurs », a déclaré un responsable proche de Sébastien Lecornu avant l'arrivée de la délégation en Guadeloupe plus tard dans la journée de dimanche. Un projet de vaccination obligatoire pour les personnels de santé a alimenté le sentiment de la population noire majoritaire de Guadeloupe (où 1 habitant sur 3 n’a pas accès à l’eau potable) et de Martinique d'être exclue et marginalisée de la métropole, alors que la même mesure avait déjà été introduite en métropole.

Cette question a déclenché des protestations et ravivé des griefs de longue date concernant le niveau de vie et les relations avec Paris. Les manifestants ont insisté sur le fait qu'ils devraient être autorisés à faire leurs propres choix en matière de traitement médical. Vendredi, le gouvernement a reporté l'obligation de vaccination du personnel de santé du secteur public sur les deux îles, mais les responsables locaux ont exigé davantage de dialogue avec le gouvernement central.

En Guadeloupe, où les manifestations ont débuté il y a une dizaine de jours, la gestion des crises sanitaires par le gouvernement français suscite une méfiance historique, après que de nombreuses personnes ont été systématiquement exposées aux pesticides toxiques utilisés dans les plantations de bananes dans les années 1970. Cependant, les syndicats martiniquais ont signé samedi un accord avec les responsables locaux et l'État afin d'entamer des discussions sur des questions clés telles que la santé, les prix de l'énergie, la jeunesse et les transports. Les couvre-feux ont contribué à rétablir un certain calme ces derniers jours après les violences qui ont vu des magasins pillés et des policiers blessés par balles. Lecornu avait déclaré samedi que le gouvernement était prêt à discuter de l'autonomie des îles. Une première qui a indigné les ténors des partis de droite. « Ce n'est pas un gros mot dans la République. La Polynésie (française) est aujourd'hui autonome avec ses propres lois, donc le ministre est prêt à ouvrir le débat », a déclaré Lecornu.

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