Sans frontières ni restrictions, elle fonctionne à plein régime, déshabillant Mohamed pour habiller Pierre…

Sans frontières ni restrictions, elle fonctionne à plein régime, déshabillant Mohamed pour habiller Pierre…

Le débauchage bat son plein dans le secteur de la santé. Confrontés à une pénurie de médecins et d’infirmiers, de nombreux pays occidentaux (France, Belgique, Allemagne, Autriche, Belgique, Canada…) rivalisent d’offres alléchantes pour attirer des soignants.

La cible de choix habituelle : les pays en voie de développement comme le Maroc, la Tunisie ou le Liban. Au Maroc, les opérations de charme en direction des soignants se déroulent à visage découvert avec des annonces publiées sur Internet par des agences de recrutement spécialisées qui offrent des conditions professionnelles et financières très avantageuses que le Maroc est très loin de pouvoir assurer. La tentation est alors de plus en plus grande dans les rangs des praticiens et des infirmiers de s’expatrier pour aller soigner les malades des pays industrialisés. Résultat : le Maroc, dont le système de santé croule sous des maux structurels, est à la peine pour garder ses propres ressources humaines…Non seulement le Royaume ne forme pas assez de médecins (1900 par an alors que les engagements portent sur 3300) mais il se fait piquer en plus ses propres praticiens ! Bonjour la mondialisation des compétences ! Elle fonctionne à plein régime, déshabillant Mohamed pour habiller Pierre… Pas de restrictions ni de frontières à ce niveau-là ! Bien au contraire. Les chasseurs de têtes s’occupent de toutes les formalités d’expatriation, le candidat au départ choisi, voire séduit n’ayant qu’à donner son assentiment.    

Dans le domaine de la santé comme bien d’autres, le Maroc a le défaut rédhibitoire de ne pas être compétitif. Alors, il assiste, impuissant, à l’expatriation de son capital humain qu’il a mis des années à former à grand renfort de budgets mais qu’il ne sait pas retenir faute de lui offrir des conditions de travail motivantes dans un contexte de rareté des compétences. Vivement un mercato international des professionnels du bistouri ! Pour compenser cette hémorragie des cadres de la santé, le gouvernement a modifié la loi en 2021 pour permettre aux médecins étrangers de venir travailler au Maroc. Mais la parade n’a pas eu les résultats escomptés puisque les médecins des autres ne se sont pas vraiment bousculés au portillon. Un cautère sur une jambe de bois, les responsables du secteur devant agir en priorité sur les principales raisons qui sont à l’origine du défaut d’attractivité de l’exercice de la médecine au Maroc.

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