CANETON FOUINEUR

Lahbib Bentaleb décroche les honneurs de la presse américaine

Le conseiller qui peut envoyer son chat au Parlement...
Lahbib Bentaleb au Parlement.

Chez les Bentaleb du PAM, famille de Marrakech bien nantie en avoirs, la politique est une affaire de famille que le papa a les moyens...

Chez les Bentaleb du PAM, famille de Marrakech bien nantie en avoirs, la politique est une affaire de famille que le papa a les moyens de transmettre même à son félin. Nom d'un chien ! La relève est assurée.  

Ça sent le règlement de comptes par voie de presse à plein nez !  On voudrait salir Lahbib Bentaleb, qui dû commettre l'on ne sait quel impair,  qu’on ne s’y prendrait pas autrement. Un message qu'il dû recevoir cinq sur cinq.

L’intéressé qui intéresse les médias US alors qu’il n’est pas une star nationale de la politique  est un ponte du PAM à Marrakech dont il est conseiller à la deuxième Chambre. Et ce n’est pas sa seule casquette. L’homme est également président de la chambre d’agriculture de Marrakech, boss de toutes les Chambres d’agriculture du Royaume et, last but not least, chef du Conseil du Bassin Hydraulique de Tensift. En somme, le genre de nabab et notable dont les spécimens peuplent la politique et ses institutions parlementaires et représentatives qui les attirent comme les mouches l’odeur du vinaigre.

Ce Bentaleb, jusqu’ici discret, se contentant de grenouiller dans le marigot local, a invité l’année dernière dans sa superbe demeure de Marrakech une délégation d’hommes d’affaires israéliens pour faire fructifier probablement ses affaires personnelles dans le domaine agricole. Or,  dans son édition du 22 octobre, le journaliste du quotidien US rapporte la confidence pour le moins consternante d’un membre de cette délégation que lui aurait fait le richissime élu pamiste, histoire d’impressionner son interlocuteur pour le convaincre sans doute s’associer avec lui dans le business agricole. Il lui aurait avoué qu’il n’est pas le seul à siéger au Parlement, que son fils et sa fille y sont aussi grâce à son soutien de papa influent et qu’il est tout aussi capable, compte tenu de sa maîtrise des ficelles du souk électoral dans la région,  de  faire élire son chat… Nom d’un chien ! Il faut être un vrai animal politique pour se sentir en mesure d’envoyer son félin dans l’hémicycle.  

Donnant libre cours à sa fierté de notable régional qui compte et sait compter, Lahbib Bentaleb se lâche grave, évoquant même l’exploit politique de sa femme, Jamila Afif, qui a séjourné pendant 15 ans sous la coupole. Pas mal comme record. Pour prendre du recul et se reposer de cette longue et fatigante expérience, elle a révisé ses ambitions à la baisse en s’offrant- certainement avec l’appui précieux de son partenaire dans la vie et dans le parti- la chefferie du conseil préfectoral de la ville ocre décrochée lors des élections communales de septembre 2021. Tant d’abnégation et d’entraide dans ce couple partageur et engagé suscite franchement l’admiration.

Cependant, M. Bentaleb s’est gardé, sans doute  par pudeur, d’évoquer auprès de ses associés israéliens potentiels, une petite histoire anecdotique ou presque : le sacrifice qu’il a fait pour sa très chère moitié pour avoir été privée par son propre parti de la chefferie d’une commission parlementaire à la  première Chambre. Le sacrifice consenti par le brave mari? Il démissionne de son poste de secrétaire provincial à Marrakech ! Voilà un homme politique qui ne sait pas faire les choses à moitié. Il va jusqu'au bout de son engagement politico-matrimonial. Cette histoire remonte à février 2017, du temps où un certain Ilyas El Omari était aux commandes du PAM. Tout cela c’est désormais de l’histoire ancienne comme l’est peut-être  son mandat de patron de la coopérative le bon Lait installée à Marrakech. Un mandat marqué par la faillite en 2013 de cette société qui pourtant se targuait à l’époque de concurrencer Centrale laitière. Avant que les employés ne découvrent que leur entreprise qui marchait bien - elle sera reprise entre-temps par Best Milk suite à ce qui ressemble à une opération de sauvetage - était endettée jusqu’au cou. À hauteur de  de 540 millions de DH.

Cet épisode, peu médiatisé à l’époque, a été évoqué par le journaliste américain dans son article tout en s’étonnant que ce scandale, qui dégageait les relents d’une gestion douteuse, n’ait pas donné lieu à des poursuites judiciaires. Cet échec qui n’a pas tiré à conséquence pour Bentaleb ne l’a pas empêché de continuer à écrémer sa réussite en politique dont il symbolise, selon le journaliste US, certaines pratiques comme le népotisme. Un exploit dont il aurait dû livrer la recette secrète à ses invités israéliens. Entre la poire et le fromage.

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