Le tourisme en deuil
23/11/2023 12:08
Feu Mohamed Daimoussi.

Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit. Suspendisse varius enim in eros elementum tristique. Duis cursus, mi quis viverra ornare, eros dolor interdum nulla, ut commodo diam libero vitae erat. Aenean faucibus nibh et justo cursus id rutrum lorem imperdiet. Nunc ut sem vitae risus tristique posuere.

Le 12 novembre 2023 Mohamed Daimoussi tira sa révérence et rejoignit son créateur. C'était un des derniers ténors des guides accompagnateurs touristiques, comme désigné autrefois par la loi, guides de tourisme de nos jours. Pour nous qui avions appris à l'apprécier , c'était l'exemple à suivre, un vrai guide. Un homme de valeur. Les qualificatifs s'entremêlent pour parler de ce grand Monsieur, un vrai seigneur :
Une posture d'élégance aussi bien linguistique que vestimentaire, une forte personnalité qui en jette  comme on dit, et une éducation tangéroise digne d'un comte.
M. Daimoussi dégageait une énergie exceptionnelle quand on l'approchait , et je me souviens tout au début de ma carrière de guide accompagnateur dans les années 90 l'avoir croisé pour la première fois, maîtrisant parfaitement la langue de Dante Alighieri, et  je fus impressionné par sa personnalité : le groupe de touristes italiens qui écoutaient ses explications  étaient  captivés  par son aura et ouvraient bien les yeux et les oreilles devant son éloquence. J' étais tellement  impressionné  que je ne pouvais pas m’empêcher de  lui parler et faire sa connaissance. Les années passent  et on apprenait bien des choses à chaque fois qu'on le croisait dans une medersa coranique, un palais somptueux ou un quelconque monument.
Mohamed Daimoussi était le vrai ambassadeur de la culture marocaine en Italie aussi. Marié à une italienne et parfaitement intégré dans la société, il ne cessait de faire des allers et retours entre le royaume et le pays de la Dolce Vita et ça lui procurait une double connaissance culturelle et de l'actualité qu’il se faisait  bien sûr un plaisir de partager durant ses circuits touristiques.
Je rappelle juste la particularité de ce noble métier de guide touristique, surtout pour celles et ceux qui assurent l'accompagnement des circuits culturels. Le cas de feu  Si Mohamed Daimoussi : il faut une solide culture générale du Maroc,  une connaissance de son Histoire, sa géographie, sa situation politique, ses us et coutumes, ses traditions avec  les nuances et les particularismes de chacune de ces régions . C’est la moindre des choses pour s’acquitter de son travail  de manière convenable et pouvoir répondre aux questions des touristes sur certaines choses qui suscitent leur émerveillement et d’autres qui les interpellent, voire les choquent… Il faut du leadership  pour imposer un esprit de groupe lors d'un voyage rassemblant  des catégories hétérogènes, savoir garder son sang-froid quand on vous pose des questions dans le bus à l'heure de la sieste ( quand tout le monde roupille lors d'un long trajet, comme par exemple entre Fès et Marrakech en traversant le moyen Atlas), une certaine  habileté  pour gérer la défaillance d'un service de restauration, un problème de relogement ou  d'absence de confirmation d'une réservation, d'organisation d'un rapatriement d'urgence ou d’un accident fortuit d'un touriste, d'intoxication, de remarques déplacées ou racistes concernant la population marocaine,...etc . Autant de qualités que le défunt possédait, mettant un point d’honneur à donner la meilleure image possible  du Maroc et des Marocains, lui qui s'habillait que Dieu l’ait en sa sainte miséricorde  à la dernière mode du chic italien au point de susciter la jalousie  de certains de nos hôtes. Tout en laissant un grand vide dans le métier du guidage touristique national,  sa disparition  suscite cette question : que fait le ministère du Tourisme pour  capitaliser sur le savoir-faire et l’expérience inestimables de vétérans comme feu Daimoussi  pour en faire un flambeau qui se transmet aux nouvelles générations de guides professionnels  ?

Les plus lus