L’agence nationale du médicament et des produits de santé, au menu du prochain conseil du gouvernement,  verra bientôt le jour. L'exécutif est en train de mettre la dernière main à ce chantier en ligne avec la refonte globale du système de soins. Celui-ci souffre d’un certain nombre de dysfonctionnements administratifs préjudiciables à  une gestion professionnelle de la politique du médicament au Maroc. Établissement public indépendant et jouissant de l’autonomie financière, la nouvelle agence est un vieux projet dont la concrétisation a buté sur l’absence de courage politique des gouvernements précédents.  L’exécutif actuel dirigé par Aziz Akhannouch a relancé ce dossier primordial qui représente une pierre essentielle dans la nouvelle architecture institutionnelle en matière de santé. Appelée à remplacer la fameuse Direction du médicaments et de la pharmacie (DMP) qui  croule sous les scandales pour avoir été phagocyté entre autres par le lobby pharmaceutique (sa directrice générale a récemment déposé sa démission pour des raisons mystérieuses, voir le Canard n° 708). Avec le nouvelle entité, le ministère de la Santé ne sera plus juge et partie comme il l’est jusqu’à aujourd’hui avec une DMP qui lui est directement rattaché.

Or, cette configuration, où il est  à la fois un prestataire de soins,  acheteur de médicaments, autorité chargée de délivrer les autorisations et autres certificats d'enregistrement et  d’assurer les missions de contrôle et de réalisation d’études de bioéquivalence  est largement dépassée. Ne favorisant ni la transparence ni la rigueur, ce schéma obsolète est la porte ouverte à toutes les dérives et micmacs… La généralisation de la protection sociale et les nouvelles ambitions du Maroc dans le secteur pharmaceutique, telles qu’elles ont été tracées par le souverain  imposent une nouvelle approche dictée par les impératifs de la sécurité sanitaire et l’accompagnement des nouveaux enjeux dans ce domaine essentiel. Le Premier ministre Aziz Akhannouch, qui  en est conscient, est décidé à accélérer la cadence de la refonte des outils institutionnels de santé en vue de les hisser côté réglementation et souplesse des procédures aux niveau des standards internationaux.