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Avec les produits alimentaires dont le coronavirus a dopé les ventes, les kits de protection sanitaire représentent...

Avec les produits alimentaires dont  le coronavirus a dopé les ventes,  les kits de protection sanitaire représentent  de loin l'activité  qui ne connaît pas la crise. La ruée vers ces dispositifs, très demandés surtout dans les milieux industriels, a provoqué une envolée spectaculaire des prix. Enquête.


Le pays déclare l’état d’urgence sanitaire et c’est la folie dans les activités «essentielles». Fruits et légumes voient leurs prix s’envoler, les pharmacies sont prises d’assaut et les kits de protection contre le coronavirus se vendent à prix d’or. À titre d’exemple, avant l’encadrement  des prix par les autorités pour mettre fin à la spéculation, les gels et solutions hydroalcooliques se vendaient dans le commerce de gros jusqu’à 900 dirhams le litre. Juste avant l’entrée en vigueur du confinement pour s’organiser, les Marocains se sont rués sur ces désinfectants, ce qui  a eu comme conséquence l’envolée  des prix-qui ont doublé et même triplé- dans les points de vente et même une situation de pénurie. C’est l’effet psychose et fièvre acheteuse des premiers jours avant l’entrée en vigueur du confinement.

Peu scrupuleux, nombre de  fabricants se sont frottés les mains, profitant du contexte pour se remplir les poches, avant qu’une décision gouvernementale ne fixe l’achat à 200 dirhams le litre de ce produit pour la vente en gros et 15 dirhams les 50 ml en pharmacie. Depuis quelques semaines, les prix de ces désinfectants, proposés en pagaille dans le commerce, ont retrouvé leur niveau raisonnable. Cependant, la facture reste encore particulièrement salée pour les unités industrielles contraintes de poursuivre leur activité dans  le respect  des règles d’un protocole sanitaire strict.

Portiques de désinfection à chaque entrée, avec bacs nettoyant pour chaussures, gels hydroalcooliques, thermomètre de prise de température frontale… et une combinaison complète comprenant surblouse (casaque), visière de protection, calot, masque, gants et couvre-chaussures…Hissé au rang de biens de consommation indispensable par le coronavirus,  ce dispositif de protection  a vu ses prix monter en flèche.


Créneau


C’est le business du moment et il y a beaucoup d’argent à ramasser en positionnant sur ce créneau d’autant plus juteux que les prix, à quelques articles près, ne sont pas encadrés par la loi. Qu’elles soient multinationales qui tournant à plus de 3 000 employés ou de  simples PME à moins de 50 personnes, les entreprises  sont toutes logées à la même enseigne côté prix. Les vendeurs qui n’y vont pas de main morte ou tremblante sont pour la plupart des vendeurs des dispositifs médicaux comme  Locamed, Technosup ou Steritop. Si le coronavirus a poussé les gens  à devenir plus propres en se lavant les mains, il n’en est rien chez nombre de commerçants dont les pratiques manquent toujours de propreté.

Flairant l’aubaine, Bricoma,  enseigne marocaine spécialisée dans la vente du matériel de bricolage, s’est mise à vendre du kit sanitaire pour unités industrielles. Chez Bricoma, les prix sont  généralement corrects par rapport  aux autres vendeurs professionnels. Vendu chez les autres entre 700 et 1 110 DH le bidon de 5 litres du gel hydroalcoolique, la même  produit affiche 250 DH chez Bricoma.  

Les  surblouses, appelées casaques dans le jargon médical,  sont vendues par certains magasins jusqu’à 70 dirhams l’unité, contre beaucoup moins avant l'avènement du Covid-19. Selon un professionnel du secteur qui travaille pour une société spécialisée dans la fabrication et la commercialisation de consommables médicaux, un paquet de 10 casaques stériles était acheté de Chine (prix de vente export)  à 1,90 euros ( environ 21 DH) et la boîte de 50 maques chirurgicaux à moins d’un euro, soit   10 DH ! Sortez vos calculettes ! Les profiteurs du Covid-19 ont mis le feu aux prix au-delà du raisonnable.

Le coronavirus a également redynamisé l’opportunisme commercial en ligne. Certaines enseignes proposent à la vente des masques lavables mais jetables à 399 DH le pack de 50 exemplaires, soit 8 DH pièce. Le même modèle en tissu en mauve est à prendre pour 299 DH le paquet de  30 unités, soit 9,96 DH l’exemplaire ? Plus tendance paraît-il, le saumon est plus cher, il faut débourser 14,95 DH si vous voulez en obtenir.  À quand  le masque brodé ou serti en or ? ! Ailleurs, certaines grandes marques se sont engouffrées  dans la brèche pour proposer des masques signés  assortis avec le masque de madame ou les chaussures de monsieur.


Marge


Même en temps de coronavirus, il faut bien que les nantis, mordus de mode, continuent à se distinguer de la masse qui porte le fichu grand public à deux sous.

Obligés de baisser le rideau pour cause du Covid-19 dans un contexte de confinement généralisé, nombre de commerçants se sont redéployés sur  des plateformes de vente en ligne connues comme Avito, le site de vente de produits neufs ou d’occasion dont ils se sont  attachés les services pour relancer leur business. Ici, on trouve de tout: des casaques dont l’origine est inconnue mais « certifiés ISO 13485 » -Allez-y savoir ce que cela signifie- au prix unitaire de 14 dirhams alors que pour un article identique un autre commerçant en demande 90 DH. Chacun met le prix qui l’arrange, calculé peut-être en fonction de son manque à gagner engendré par la fermeture de son business dans le réel. Les fameuses visières (casques de protection) sont vendues sur Avito entre 30 et 40 DH pièce.  Proposés en abondance dans les pharmacies et les supermarchés, les masques de Moulahom Hafid, sont très rarement exposées en ligne, sauf quand il s’agit de bavettes signées à l’image de la bavette Louis Vuitton, proposée à 100 DH pièce,  mise en valeur sur une photo.      

Toujours sur le net, des casaques, plus solides, avec poignées jersey sont vendus 28 dirhams l’unité. Ces articles sont certes à usage unique, mais emballés individuellement en stérile, avec un pliage certifié « Pasteur », qui signifie que le produit  permet d’éviter l’apparition de contaminations croisées et la  transmission des infections. Côté pharmacies, les prix  ne sont guère uniformes, variant de manière considérable d’une officine à une autre. Ainsi des prix de vente des gants et gels hydroalcooliques qui peuvent  osciller  entre 30  et 200 % ! La même boîte de 100 gants en latex de même qualité peut ainsi être vendue à 55 DH HT dans telle pharmacie, à 130 DH dans telle autre. Là aussi,  les vendeurs ne prennent pas de gants. Les masques de Moulay Hafid ne laissant que très peu de marge aux commerçants, certaines pharmacies  proposent à la vente des dispositifs de protection en tissu, non homologués bien sûr et qui sont plus chers, à partir de 7 DH l’unité, faute d’encadrement de leur prix.  Quand un simple fil devient un grand filon…

Encadré

Le business des masques est en pleine expansion. Le filon a révélé de nouveaux talents qui s’expriment dans des endroits insoupçonnés comme les pressings et les maisons. Il suffit juste d’avoir une machine à coudre pour bidouiller un masque avec élastique. Sur Jumia, site de vente en ligne, Instagram, Facebook…, les pages de stylistes en herbe pullulent. En moyenne un masque en tissu est vendu à une trentaine de DH, avec possibilité d’en acheter en pack de 10 à environ 150 DH. Pour se distinguer par rapport aux autres, certains proposent des masques pour enfants. Eh oui, il fallait y penser. Le bricoleur ingénieux qui proposera des masques pour chiens et chats tirera le gros lot !  

Certains sites misent sur l’originalité en exposant des masques en tissu épais (destinés généralement aux conducteurs de grosses motos), avec des motifs de personnages de cinéma, tels que Batman, Le Joker, ou encore le Yin et le Yang, le drapeau du Maroc, les couleurs du Raja ou du Wac, des licornes, des voitures de luxe, des émoticônes… Symbole de la protection contre le coronavirus, le masque n’en finit pas de se réinventer puisque nous sommes condamnés tous à avancer masqués !

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