Le député-maire istiqlalien de Laâyoune Hamdi Ould Errachid reçoit une équipe du Canard sous une tente caïdale au milieu du désert par une belle nuit de juillet autour d’un méga tagine de viande cameline.  

Il n’y a que les Oulad Errachid à Laâyoune ; ils contrôlent tous les leviers du pouvoir, politique et financier, de la ville. Cela ne vous gêne-il pas ?

Pourquoi cela gênerait-il un homme dévoué de ma qualité qui œuvre d’arrache-pied depuis des décennies pour le bien-être de sa famille politique et de sa famille tout court ? Le patriarche que je suis devenu est fier d’avoir fait le désert autour de lui…  


Les concurrents du clan Errachid c’est le clan Errachid lui-même…Pas d’adversaire. Ce qui n’est pas bon pour la compétition démocratique…

C’est le résultat de la neutralisation de tous nos adversaires historiques notamment la famille Derham auxquels j’ai infligé la traversée du désert.

Chez les Oulad Errachid, la compétition démocratique est une affaire de famille qui se déroule en famille. On organise la course aux mandats électifs et leur  partage dans les cercles familiaux conformèrent à ma devise la plus chère :  La priorité à la lignée des Oulad Errachid, enfants, petits-enfants, cousins, neveux… qui contrôlent aujourd’hui tous les postes du pouvoir local qu’il soit politique, syndical...   On n’est jamais mieux servi que par les siens.   La relève régionale est largement assurée. Personnellement, je n’aime pas les intrus qui viennent d’autres enseignes politiques.  Ceux-là, je les combats de toutes mes forces d’argent…

Pêche, immobilier, hôtellerie, matériaux de construction, distribution du carburant…Député-maire de Laâyoune, je suis également implanté dans tous les secteurs de la rente productive.


Vous êtes les Ewings de Laâyoune. Ne comptez-vous pas financer la production d’un film à la gloire de votre clan ?  

En fauve politique rusé et redoutable, j’ai réussi à neutraliser tous nos adversaires historiques notamment la famille Derham qui cherche désespérément à revenir en politique par la ville de Boujdour. C’est du menu fretin. Le vrai patron c’est moi…    


Y compris de l’Istiqlal ?

Oui, mais il ne le faut pas le dire au pauvre Nizar Baraka qui croit être le vrai boss du parti, qui prend les grandes décisions politiques comme la dissolution de la section de l’Istiqlal et Fès.


Vous avez le pouvoir et l’argent. Qu’est-ce qui vous manque encore ?

Un destin national. Entrer au gouvernement avec ma smala et continuer mes sacrifices pour mon clan d’une position politique plus importante.

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