Une équipe du Canard a été reçue par le ministre de la Justice et président du PAM Abdellatif Ouahbi dans son bureau où sont mis en valeur ses portraits et des photos de tracteurs…

La justice est secouée depuis quelque temps par une série de scandales qui ternissent davantage son image. Cela vous interpelle-t-il ?

Pas le moins du monde. Dois-je vous rappeler que le ministre de la Justice que je suis ne s’occupe plus, depuis que le ministère a été séparé du parquet, que de la partie équipements liée à la construction des tribunaux, l’achat des fournitures de bureau ? Côté commandement, je n’ai de pouvoir et d’influence que sur les chaouchs et autres subalternes du ministère. Ce qui est déjà pas mal.

L’essentiel c’est de donner des ordres…

Ah oui ! J’adore ça depuis que j’étais enfant. Jouer au petit caïd. Commander. Vociférer. Bluffer aussi.  C’est enivrant. Ça me procure une immense satisfaction, en plus du sentiment d’exister.

C’est pour cela que vous avez fait des pieds et des mains pour siéger au gouvernement quitte à vous renier…

Refuser de siéger dans un gouvernement conduit par Aziz Akhannouch ? C’était juste des paroles en l’air, très peu réfléchies lancées dans le feu de la conversation pour épater la galerie. Impulsif que je suis, il m’arrive souvent de débiter des choses que je regrette juste après. Franchement, il faut être fou pour faire la fine bouche et refuser d’aller à la soupe.

Donc, il ne faut pas croire tout ce que vous dites?

Vous savez, les promesses n’engagent que ceux qui y croient. Je préfère qu’on me juge sur mon inaction qui se distingue, elle, par son dynamisme.

La majorité est restée mystérieusement silencieuse face à la kabbale dont est la cible le Premier ministre Aziz Akhannouch sur les réseaux sociaux à cause de la hausse des prix des carburants provoquée par la guerre en Ukraine…

L’affaire est politiquement trop inflammable pour que je lui apporte mon soutien. En clair, j’ai peur de me faire griller par les flammes de la colère du peuple de Facebook dont je dois savoir gérer les humeurs. Par les temps brûlants qui courent, je dois ménager le frein et l’accélérateur pour que le tracteur ne tombe en panne en rase campagne politique…

Mais encore…

Je ne dois pas compromettre mes chances d’alternative politique en 2027 ou même avant. C’est la politique, il faut toujours avoir le pied sur l’accélérateur pour creuser toujours son sillon vers plus de pouvoir...

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