Ghita Mezzour, ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la Réforme administrative
Saliha Toumi
19.1.2022 23:01

Ministre déléguée chargée de la Transition Numérique et de la Réforme administrative, Ghita Mezzour qui vient de lancer en grande pompe la marque Morocco Tech a reçu le Canard dans son bureau où ne traîne le moindre papier.

C’est parti pour le label Morocco Tech dont vous venez de lancer un show à l’américaine. C’est la nouvelle usine à gaz du gouvernement ?  

Je ne suis pas d’accord. Mon projet qui une copie de la French Tech française est conçu pour positionner le Maroc sur la carte mondiale du digital. Le digital c’est vital comme l’hôpital.


Ca sonne comme un slogan new wave?

New wave, I like it, j’aime bien cette expression. Le défi que je me suis lancé as minister c’est de faire des jeunes marocains de parfaits digitalophones, entreprenants et inventifs, capables d’innovation et de challenges.


Encore faut-il se donner les moyens pour promouvoir la digitalophonie…

Ce n’est pas très compliqué. Il faut juste être un jeune esprit formaté NTIC, posséder un ordinateur et avoir grandi avec un portable dans le creux de la main pour maîtriser les codes de la novlangue. Pour ma part, je suis déterminée à faire de la Net génération le fer de lance développement de mon pays qui doit respirer l’air numérique à plein poumons.


Donc votre programme, c’est du sérieux, du lourd ?    

Évidemment madame. Il ne faut plus dire Maroc, il faut parler désormais du Maroc comme d’une startup nation. Ça fait branché, Bold (audacieux) et high-tech. Avec moi, le Maroc sera une véritable startup nation dopée à la virtualité. C’est l’occasion rêvée d’accélérer la fin de la réalité.


Surtout que cette réalité est très peu reluisante…

Absolument. Notre réalité nationale n’est pas attrayante, elle est même repoussante et, de toute façon, personne ne l’aime. Le changement sera virtuel ou ne sera pas.   Il est grand temps que la nouvelle génération, biberonnée à l’internet, prenne le pouvoir dans tous les secteurs. Étant moi-même issue de cet univers, j’ai la ferme intention de faire du Royaume une destination mondiale des investissements dans le high-tech.


Les startups ont besoin de fonds considérables pour démarrer et décoller. Avez-vous au financement ?  

Les startuppers n’ont qu’à se débrouiller pour trouver les capitaux. Avec le système D, les jeunes pousses peuvent devenir des arbres.


Vous êtes également chargée de la réforme administrative… Un projet dans le pipe ?

Of course ! L’administration marocaine gagnerait à être complètement virtualisée avec la mise en place d’un système d'intelligence artificielle.  C’est le meilleur moyen de se débarrasser de la connerie naturelle et des bras cassés qui cassent le pays.

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